Le président chilien annonce un remaniement pour « répondre » aux manifestants – Le Monde
Sebastian Pinera s’est exprimé samedi dans un message à la nation, au lendemain d’une nouvelle vaste manifestation contre les inégalités.
Le président chilien, Sebastian Pinera, a annoncé samedi 26 octobre un vaste remaniement de son gouvernement, au lendemain d’une manifestation historique dans le pays contre les inégalités sociales, qui a réuni plus d’un million de participants.
« J’ai demandé à tous les ministres de remettre leur démission pour pouvoir former un nouveau gouvernement et pouvoir répondre à ces nouvelles demandes », a déclaré le chef de l’Etat dans un message à la nation. Sebastian Pinera a également annoncé une levée de l’état d’urgence dimanche si « les circonstances le permettent » afin de « contribuer à cette normalisation que tant de Chiliens désirent et méritent ».
« Nous sommes dans une nouvelle réalité. Le Chili est différent à celui que nous avions il y a une semaine », a ajouté le chef de l’Etat. Il s’agit du troisième remaniement gouvernemental en un peu plus d’un an et demi mis en oeuvre par le président conservateur, entré en fonction en mars 2018.
Une levée de l’état d’urgence « si les circonstances le permettent »
Sebastian Pinera a par ailleurs affirmé que l’état d’urgence pourrait être levé dimanche 27 octobre si « les circonstances le permettent » afin de « contribuer à cette normalisation que tant de Chiliens désirent et méritent ».
La mesure, très décriée par les manifestants, avait permis le déploiement depuis le 18 octobre de milliers de militaires dans les rues de la capitale et de plusieurs régions du pays pour assurer l’ordre public – une première depuis la fin de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).
Le couvre-feu en vigueur dans la capitale Santiago depuis une semaine est suspendu, a par ailleurs annoncé l’armée dans un communiqué :
« Il a été évalué que les conditions actuelles nous permettent de décider qu’il n’y aura plus de couvre-feu dans la RM [région métropolitaine] à partir de maintenant. »
Ce couvre-feu avait été instauré dans la capitale le 19 octobre à la suite de violentes émeutes, point de départ d’une vague de contestation sociale sans précédent dans ce pays d’Amérique latine.
Un retour progressif à la normalité s’observait dans les rues de Santiago. Le métro, fortement endommagé aux premiers jours de la contestation, fonctionnait désormais partiellement sur cinq lignes, sur un total de sept. Les bus circulaient à 98% de leur capacité et de nombreux commerces ont rouvert leurs portes. Des habitants s’activaient dans divers quartiers à nettoyer les rues.