Le point sur l’épidémie de Covid-19 en France : la vaccination s’accélère mais le taux d’incidence ne diminue plus – Le Monde

Le nombre de prises de rendez-vous pour des premières injections est reparti à la hausse entre plus 10 % et plus 20 %.

Taux d’incidence, vaccination et variant Delta : une triangulaire scrutée de près par le gouvernement à la veille des congés estivaux des Français. Si le taux d’incidence du virus responsable de la pandémie de Covid-19 marque le pas, le nombre de rendez-vous pour se faire vacciner « est reparti à la hausse », a annoncé le gouvernement mercredi 30 juin.

« Depuis quelques jours, le taux d’incidence au niveau national semble ne plus diminuer », a prévenu le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, à la sortie du conseil des ministres. Le taux d’incidence du virus, c’est-à-dire le nombre de cas pour 100 000 habitants, s’établit « au niveau très bas de 18,5 en moyenne en France » et « il faut remonter au mois d’août 2020 pour retrouver une incidence à ce niveau », a-t-il toutefois rassuré.

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« Plus le niveau et le nombre de contaminations est faible, moins la baisse est rapide, mais il y a aussi une part qui nous inquiète, c’est la perspective du variant Delta », a expliqué le porte-parole. « Ce variant Delta, je le rappelle, est 60 % plus contagieux que le variant britannique, qui lui-même était deux fois plus contagieux que la souche initiale », s’est-il inquiété. Alors que tout le pays se débarrassait mercredi des dernières contraintes du confinement, le département des Landes, le plus touché par le variant Delta en France métropolitaine, les a prolongées d’une semaine, avant l’afflux des vacanciers sur ses plages.

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Rendez-vous pour une première injection repartis à la hausse

Gabriel Attal a en revanche annoncé que le nombre de vaccinations quotidiennes se maintenait « à un niveau très élevé et, après avoir marqué le pas depuis un certain temps, le nombre de prises de rendez-vous pour des premières injections est reparti à la hausse, entre plus 10 % et plus 20 % ». « Cet été, grâce au vaccin, nous pouvons prendre une longueur d’avance sur le variant Delta. Chaque vaccination est une protection contre la quatrième vague, chaque vaccination est un pas vers un retour durable à la vie d’avant », a insisté le porte-parole, qui a ajouté que « la vigilance rest (ait) absolue ».

Malgré les efforts, les scientifiques mettent en garde contre le caractère quasiment inéluctable d’une quatrième vague et la nécessité de redonner de l’élan à la campagne de vaccination. « Je crois qu’on aura une quatrième vague mais qu’elle va être beaucoup plus nuancée que les trois premières parce qu’il y a un niveau de vaccination qui n’est pas du tout le même », a expliqué mercredi le président du conseil scientifique, Jean-François Delfraissy, au micro de France Inter.

Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l’Institut Pasteur et membre du conseil scientifique, a également déclaré mercredi sur BFM-TV qu’il fallait s’attendre à une augmentation du nombre de cas à la rentrée, « en septembre-octobre », en raison de la présence du variant Delta, « plus transmissible ». « Ce variant Delta, en deux mois, va très vraisemblablement remplacer les virus qui sont actuellement présents sur le territoire français, à l’exception peut-être du variant sud-africain (…). Il va devenir prédominant », a-t-il estimé.

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« On en aura fini quand 100 % de la population aura été soit vaccinée soit contaminée (…). Et c’est probablement en 2022, en tout cas dans les pays européens riches », a souligné Jean-François Delfraissy. A ses yeux, les chiffres « extrêmement bas » des nouvelles contaminations enregistrés actuellement en France sont, « par certains côtés, faussement rassurants ». « On doit se souvenir de ce qui s’est passé durant l’été de l’an dernier. On était à des chiffres à peu près comparables fin juin 2020 et on a vu arriver la deuxième vague en septembre. Et là-dessus arrive ce variant Delta qui a un niveau de transmission qui est nettement plus élevé », a-t-il expliqué : « On doit être réalistes et conscients. »

Avec 33 690 499 personnes ayant reçu au moins une première injection, la France a franchi mardi le cap de 50 % de la population totale ayant reçu une première dose. Un tiers de la population, soit 22 265 100 personnes, est désormais complètement vaccinée.

Le Monde avec AFP et Reuters

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