
Le pilote automatique de Tesla montré du doigt dans un nouvel accident mortel

Voilà des conclusions qui ne devraient pas plaire à la direction de Tesla. Le National Transportation Safety Board (NTSB), le gendarme de la route américain, a publié son rapport final sur un accident mortel impliquant une Tesla modèle 3 avec pilote automatique enclenché, qui s’est écrasé sur une semi-remorque en mars 2019 sur une autoroute de Floride. Selon le NTSB, la cause probable de l’accident est le fait que le semi-remorque n’a pas cédé le passage, se rangeant devant le modèle 3 qui arrivait en sens inverse.
Si toute responsabilité directe semble écartée, le rapport critique pourtant la confiance excessive du conducteur du modèle 3 dans son pilote automatique. Une confiance qui serait du fait de Tesla, en raison de la façon dont le constructeur américain a conçu le pilote automatique. « La conception opérationnelle du système d’automatisation partielle de Tesla, qui a permis le désengagement du conducteur, et le fait que la société n’ait pas limité l’utilisation du système aux conditions pour lesquelles il a été conçu ont contribué à l’accident », a ainsi déclaré le NTSB.
Le conducteur du modèle 3, âgé de 50 ans, ne semblait pas voir le semi-remorque traverser l’autoroute et passer sous celui-ci, en se détachant du toit du véhicule. Selon le NTSB, Tesla l’a informé que les systèmes d’avertissement de collision avant et de freinage automatique d’urgence du modèle 3 n’étaient pas conçus pour s’activer pour traverser la circulation ou pour prévenir les collisions à grande vitesse.
Tesla se défend
Tesla s’est défendu en déclarant que le système de vision Autopilot ne détecte pas un camion comme un objet ou une menace lorsqu’il croise la trajectoire d’une voiture. Le NTSB a également rejeté la responsabilité du décès sur la voie que la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a empruntée pour réglementer les systèmes d’aide à la conduite.
Ce n’est pas la première fois que Tesla fait les frais de son pilote automatique. Le mois dernier, la NHTSA a été saisie du décès d’un ingénieur Apple qui jouait à un jeu mobile au volant de son SUV Tesla Model X P100D avec pilote automatique activé à Mountain View, en Californie. Le NTSB a déclaré que « l’échec de la NHTSA […] à développer une méthode de vérification de l’incorporation par les constructeurs de systèmes de protection acceptables pour les véhicules équipés d’un système d’automatisation de niveau 2 a contribué à l’accident ».
Il s’agit du « troisième accident de véhicule mortel sur lequel nous avons enquêté et où la confiance excessive d’un conducteur dans le pilote automatique de Tesla et la conception opérationnelle de ce dernier ont eu des conséquences tragiques », explique le président du NTSB, Robert Sumwalt, en conclusion de ce rapport. « Dans l’accident de Mountain View, cette confiance excessive s’est doublée d’une menace tout aussi mortelle de distraction, ce qui démontre la nature insidieuse de la menace et le manque de politique et de technologie pour l’éliminer », a-t-il ajouté. Sale temps pour Tesla.
Source : ZDNet.com