Le personnel de la petite enfance en grève pour dénoncer la pénurie de professionnels – Le Monde
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté, jeudi 6 octobre à Paris, pour demander la revalorisation des salaires et dénoncer la pénurie de professionnels dans le secteur de la petite enfance, l’un des domaines qui souffrent le plus de manque de personnel.
L’appel à la grève a été lancé par le collectif Pas de bébés à la consigne, qui rassemble une cinquantaine d’associations et d’organisations syndicales. Environ 2 500 personnes ont manifesté à Paris selon la police, quelque 5 000 selon les organisateurs, en chantant « Les crèches surbookées et les pros surmenés, c’est les bébés qui sont sacrifiés ».
Les jouets pour enfants, instruments de musique, poupées et autres accessoires étaient portés par les manifestants, dont certains criaient à destination des passants : « C’est pour vos bébés qu’on fait grève ! ».
Plusieurs manifestations dans toute la France
Adèle Reboux, 22 ans, travaille dans une crèche au Pré-Saint-Gervais, au nord-est de Paris, et dénonce « des conditions de travail épuisantes ». « En plus de [nous] occuper des enfants, nous devons former ceux qui n’ont aucune qualification », dit-elle en référence à un arrêté paru en juillet 2022. Ce texte autorise à recruter plus facilement des salariés non diplômés et à les former en interne pour pallier la pénurie de personnel dans les crèches.
« Aujourd’hui, une auxiliaire de crèche gagne 1 300 euros net en début de carrière, c’est bien trop peu », regrette Sandrine Aragou, 50 ans, auxiliaire dans les Yvelines. Les crèches emploient entre autres des éducatrices, des auxiliaires de crèche, des puéricultrices.
Des manifestations ont également eu lieu en région, par exemple à Lille, à Marseille et à Bordeaux, selon le collectif Pas de bébés à la consigne. En France, le nombre de places proposées par les établissements d’accueil du jeune enfant a augmenté durant la dernière décennie, pour atteindre 471 000 en 2019, la plupart d’entre eux étant gérés par les municipalités. Environ la moitié (48,6 %) des établissements rapportent un manque de personnel, selon une enquête réalisée par la Caisse nationale d’allocations familiales et publiée en juillet.