Le périple rocambolesque de l’ancienne otage Sophie Pétronin pour revenir au Mali – BFMTV

Voyant que l’obtention d’un visa était impossible, la septuagénaire s’est rendue avec son fils jusqu’à Dakar avant de traverser la frontière illégalement pour rejoindre Bamako.

Libérée en octobre 2020 après 4 ans de détention, Sophie Pétronin, 76 ans, est retournée au Mali. La septuagénaire a regagné Bamako au mois de mars, seulement cinq mois après sa libération et contre l’avis des autorités françaises et maliennes.

Installée en Suisse avec son fils Sébastien Chadaud après sa libération, Sophie Pétronin rêve de retourner à Gao où elle était installée depuis 2001. Dès sa sortie de l’avion en octobre 2020, elle affirme vouloir revenir dans le pays, pour “voir ce qui se passe” sur place.

Alors, depuis la petite ville suisse de Porrentruy, elle lance des démarches pour obtenir un visa. Mais la travailleuse humanitaire se heurte à un mur. Les autorités maliennes refusent de lui délivrer un visa et le quai d’Orsay fait blocage.

1300 kilomètres en toute illégalité

Les refus systématiques pèsent sur le moral de Sophie Pétronin qui décide alors de convaincre son fils de l’aider à traverser la frontière illégalement. En mars 2021, soit seulement 5 mois après sa libération, ils prennent un vol reliant Genève à Dakar, au Sénégal. Un pays pour lequel l’obtention d’un visa n’est pas nécessaire.

La septuagénaire fait passer le voyage pour des vacances. Accompagnée de son fils, elle nourrit en fait un projet plus rocambolesque: traverser illégalement la frontière et rejoindre Bamako.

Depuis Dakar, la travailleuse humanitaire se lance dans un périple de trois jours. Souvent voilée afin de dissimuler son identité, elle emprunte des transports locaux comme des motos-taxis ou des bus pour franchir la frontière et rejoindre Bamako. Elle parcourt environ 1300 kilomètres, en toute illégalité.

Repérée à Sikasso, en zone dangereuse

Gao, sa ville de coeur où elle a créé son association qui vient en aide aux enfants souffrants de malnutrition, est hors de portée. Située dans le nord du Mali, elle est extrêmement dangereuse.

Le document affirme qu'elle aurait été vue "vers Sikasso", une ville en zone rouge donc "formellement déconseillée" par l'État français.
Le document affirme qu’elle aurait été vue “vers Sikasso”, une ville en zone rouge donc “formellement déconseillée” par l’État français. © Ministère de l’Europe et des Affaires Étrangères

Elle s’installe donc à Bamako où elle retrouve sa fille adoptive Zeinabou qu’elle avait tenté, à plusieurs reprises et sans succès, de faire venir en Europe. Autorités françaises comme maliennes sont au courant de sa présence sur place, pourtant parfaitement illégale.

“Le Mali a refusé sa demande de visa. Donc ce passage par la douane, même si elle a obtenu un tampon, n’est pas reconnu par Bamako”, explique notre spécialiste en politique internationale Patrick Sauce.

Mais vendredi 29 octobre, un avis de recherche est diffusé. Le document affirme qu’elle aurait été vue “vers Sikasso”, une ville en zone rouge donc “formellement déconseillée” par l’État français.

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Les forces de l’ordre maliennes écrivent qu’en “cas de découverte”, Sophie Pétronin doit être “appréhendée” et conduite “sous bonne escorte” à la “direction générale de la gendarmerie”.

Diane Regny

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