Le passé trouble de l’accusée – LaDepeche.fr

l’essentiel Qui se cache vraiment derrière Sophie Masala, cette Montpelliéraine accusée d’avoir tué et démembré sa collègue de travail à Toulouse, en mai 2016 ?

« Je suis capable du meilleur comme du pire », avait-elle lâché aux policiers du SRPJ de Toulouse qui l’interrogeaient après son arrestation. Qui se cache vraiment derrière Sophie Masala, cette Montpelliéraine accusée d’avoir tué et démembré sa collègue de travail à Toulouse, en mai 2016 ?

« C’est une femme agréable, normale et cultivée, on avait par exemple parlé littérature témoigne Me Gérard Christol, le pénaliste héraultais qui a défendu l’accusée au début de l’affaire. On se dit : «ce n’est pas possible de découper en quatre quelqu’un…” Mais les criminels peuvent être comme vous et moi et tout se construit pendant l’enfance ».

Pendant cinq jours, la cour d’assises de Haute-Garonne va tenter de comprendre comment cette femme, quinquagénaire, sans trouble relevé par les psychiatres, mère de deux enfants, qui a quasiment toujours travaillé, a pu ainsi basculer dans l’horreur criminelle. Cette native de Valenciennes est l’aînée de six frères et sœurs et elle a été fortement marquée par un traumatisme de l’enfance : son père s’est suicidé alors qu’elle avait 10 ans. Elle a pu dire à certaines personnes qu’elle avait découvert le corps pendu de son paternel et alerté sa mère. Avec cette dernière, les relations ont, semble-t-il, été compliquées : Sophie Masala l’a décrite d’ailleurs pendant l’enquête comme « autoritaire et jalouse » de ses filles.

L’accusée, elle, s’installe dans le Sud de la France en 1984 et c’est à Toulon qu’elle rencontre son futur mari. Le couple pose ensuite ses valises à Montpellier en 1992 quand son époux trouve un boulot à la faculté de médecine et deux enfants vont naître. Entre son rôle de mère, l’accusée va cumuler des petits boulots et semble sans histoire.

« Des gens discrets, qui parlaient peu, presque un peu sauvages » témoigne un de leur voisin à Montpellier.
« On faisait des soirées ensemble, entre couples amis, on avait aussi loué des gîtes pour aller suivre des rallyes. Elle était agréable, bon des fois elle s’écartait parce qu’entre hommes on avait des discussions un peu lourdes de rugbymen avec son mari se souvient un proche du couple. Mais elle était vraiment comme tout le monde, je ne la voyais vraiment pas faire ça, on est vraiment tombé des nues ».

« Elle vivait dans le mensonge »

Mais derrière ce profil «normal» se cache une double part d’ombre chez la quinquagénaire : un rapport à l‘argent maladif qui l’a conduit devant le tribunal pour avoir détourné des chèques  et une forte propension s’affranchir de la vérité. « Elle vivait dans le mensonge en permanence » avait reconnu son mari devant les enquêteurs évoquant même, là encore, une double personnalité. L’expert psychiatre qui l’a examiné conclut lui aussi dans ce sens, évoquant une femme « narcissique, manipulatrice, fabulatrice voire mythomane ».

Endettée après sa condamnation, elle rebondit quand elle s’inscrit en BTS d’assistante de direction en alternance. Elle décroche un CDD à l’Agefiph de Montpellier comme conseillère en prestation de septembre 2013 à novembre 2015. Avant d’obtenir un CDI dans cette même structure, mais à Toulouse. Ses collègues à l’Agefiph la décrivent comme « exubérante, bavarde et curieuse de la vie privée de ses collègues » et très dispersée dans son travail. Mais elle est vite devenue aigrie par son départ à Toulouse. Elle va devenir obsessionnelle sur Marilyne Planche. Et le 12 mai 2016, venue tôt au travail, elle prétexte une rage de dent pour partir et rejoindre Montpellier en covoiturage. Elle va en fait appeler sa collègue de boulot, partir à sa rencontre, avec cette terrible et funeste issue qui lui vaut son passage devant la cour d’assises.

Call girl pour payer ses dettes

Pour avoir détourné entre 17 000 et 30 000 € de chèques d’inscription à la faculté de médecine de Montpellier, où elle travaillait en 2009-2010, Sophie Masala a été condamnée à trois ans de prison dont deux avec sursis. Une peine purgée avec un bracelet électronique. Mais elle a aussi contracté 200 000 € de crédits à la consommation, plaçant sa famille dans une situation très compliquée. A tel point qu’avec l’accord de son mari, elle est devenue call-girl pendant neuf mois, le couple ayant loué un studio à Carnon (Hérault) pour qu’elle reçoive en sécurité les clients. Ce rapport maladif à l’argent a continué à l’Agefiph pour celle dont le salaire était versé sur le compte commun du couple : elle a été prise en train de voler des tickets restaurant et après avoir tué Marilyne Plance, elle est allé retier de l’argent avec sa carte.
 

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