
Le numéro deux de LRM démissionne et estime que le parti n’est pas « en mesure d’affronter la nouvelle étape du quinquennat » – Le Monde

Député de Paris et numéro deux de La République en marche (LRM), Pierre Person estime que le parti présidentiel n’est plus assez dynamique et n’est pas en mesure d’affronter les échéances de la fin du quinquennat. Pour créer une réaction, il quitte la direction de LRM.
Quatre ans après sa création, quel regard portez-vous sur le mouvement LRM ?
Nous traversons une grave crise sanitaire, économique et sociale. Pour y faire face, Emmanuel Macron a changé la donne, en impulsant un nouveau souffle au gouvernement et au groupe LRM de l’Assemblée nationale. Au parti, rien n’a changé. Est-il en mesure d’affronter cette nouvelle étape du quinquennat ? Pas en l’état actuel. Il ne permet ni de faire vivre nos différentes sensibilités, ni de mener le rassemblement, ni de produire des idées neuves. Cela doit le redevenir.
Quelles conséquences en tirez-vous ?
En 2018, lorsque avait eu lieu l’élection pour la direction du mouvement, en pleine crise des « gilets jaunes », j’avais choisi l’unité, en retirant ma candidature face à Stanislas Guerini. J’ai travaillé dans l’intérêt de notre mouvement depuis lors. Mais je me suis heurté à une organisation trop repliée sur elle-même et qui ne tient pas assez compte de ses « marcheurs », de ses élus locaux ou de ses parlementaires.
Aujourd’hui, pour donner un nouveau souffle au parti, je fais le choix de démissionner de mes fonctions à la direction de LRM, en quittant mon poste de délégué général adjoint et en ne siégeant plus au bureau exécutif. Je redeviens un militant parmi les militants et reste évidemment membre du groupe parlementaire.
Pour quelle raison ?
Le mouvement est resté dans sa logique de 2017, qui était de porter le projet présidentiel. Mais il ne produit plus d’idées nouvelles. Le travail dans ce domaine est insuffisant. Il faut enfin avoir des débats politiques dans ce parti ! En devenant comme les anciennes formations politiques, il risque tout simplement de disparaître.
S’il veut s’inscrire dans le temps long, exister dans la « maison commune » en cours de création avec nos alliés, il doit mieux définir ce qu’il représente. Il doit avoir sa propre raison d’être, sans porter uniquement en « copier-coller » le message du gouvernement. Ma volonté est de créer un électrochoc. J’invite donc tous ceux qui font partie de la direction du parti à prendre eux aussi leurs responsabilités.
Vous appelez donc les autres membres de la direction de LRM à démissionner à leur tour ?
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