Le nouveau plan social engagé par la direction de SFR se fait retoquer par la justice

Le nouveau plan social engagé par la direction de SFR se fait retoquer par la justice

Alors que la direction de SFR souhaite de nouveau dégraisser dans ses effectifs, son nouveau plan social a déjà du plomb dans l’aile. Le tribunal judiciaire de Paris a en effet estimé ce mardi que le plan de départ mis en place du côté de la marque au carré rouge – qui porte sur 1 700 salariés, soit 17 % de ses effectifs – a été lancé de manière « déloyale ». Au terme d’un précédent plan de départ effectué en 2016, la direction de l’opérateur s’était en effet engagée à ne pas lancer de nouveau plan jusqu’à fin 2020.

Si la promesse a été tenue sur la forme, et que la direction a engagé ce nouveau plan début 2021, sa justification était marquée pour les syndicats par une forme de duplicité. La direction de la marque au carré rouge justifiait en mars le lancement de ce nouveau plan par les conséquences de la crise sanitaire et de « l’affaire Huawei », qui devrait pousser l’opérateur à démanteler une partie de son infrastructure mobile. Des arguments qui ne tiennent pas, avancent les syndicats au vu des bons résultats enregistrés par la société en 2020 – à savoir une hausse de 2,4 % de son chiffre d’affaires, à 10,6 milliards d’euros.

Ce qu’a confirmé le tribunal judiciaire de Paris. « L’argument de la direction tiré de difficultés économiques et de la détérioration de sa situation suite à la crise de la Covid-19 pour justifier de la réouverture de la procédure de consultation sur les orientations stratégiques n’est pas justifié », a confirmé sans détour la juridiction au terme de son jugement rendu ce mardi.

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Pas de remise en cause… pour le moment

Si la direction de l’opérateur a été condamnée à verser 10 000 euros au titre de dommages et intérêts aux syndicats et à son CSE, et à rembourser 4 000 euros au titre des frais de justice, ce jugement ne marque pas pour autant un coup d’arrêt à cette nouvelle vague de départs, qui pourra bien être lancée dans les prochains mois. Au regard du jugement rendu ce mardi, les syndicats ont donc décidé d’en appeler à la Direction régionale et interdépartementale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DRIEETS, ex-Direccte) pour ne pas homologuer ce nouveau plan social, « car elle seule peut bloquer les suppressions d’emplois ».

« A l’heure où nous sommes déjà dans une phase d’investissements massifs pour la fibre et la 5G, nous devons, en tant qu’acteurs sur lesquels repose toute l’économie numérique, nous mettre en ordre de marche et nous fixer des objectifs élevés pour faire face à ce niveau d’exigence. C’est ce que nous proposons avec ce plan, qui va nous permettre d’amener nos collaborateurs vers des fonctions très qualifiées et efficaces, qui répondront aux défis lancés par les sollicitations exponentielles de nos réseaux », défendait en mars dernier Grégory Rabuel, désormais PDG de SFR, pour justifier le lancement de ce nouveau plan social.

Sur les 1 700 postes supprimés, 400 le seront dans les boutiques, dont l’activité est perturbée depuis près d’un an par la crise sanitaire, faisait alors savoir la direction de SFR. Celle-ci avait également précisé que « concernant les autres fonctions de l’entreprise, 1 300 salariés pourraient faire le choix de partir ».

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