Le ministre Pap Ndiaye annonce « un concours exceptionnel de titularisation » de contractuels pour pallier la pénurie d’enseignants – Le Monde
Le ministre de l’éducation, Pap Ndiaye, a présenté vendredi 26 août sa première rentrée scolaire, confronté aux défis de mettre comme promis « un professeur devant chaque classe » et de redonner de l’attractivité au métier.
« Une organisation aussi vaste que l’éducation nationale a besoin d’un volant d’enseignants contractuels. Nous allons ouvrir au printemps 2023 un concours exceptionnel de titularisation d’un certain nombre de ces enseignants [contractuels], selon des modalités qui seront bientôt précisées », a dans un premier temps annoncé le ministre.
« Cela s’est fait dans la fidélisation des enseignants contractuels de l’année passée, de la prolongation de leur contrat jusqu’au 31 août » et leur renouvellement à la rentrée, a dit le ministre de l’éducation nationale. Auparavant, la plupart voyaient leur contrat interrompu pendant l’été.
La profession connaît une crise d’attractivité sans précédent, avec plus de 4 000 postes non pourvus cette année après les concours enseignants dans le pays (sur 27 300 postes ouverts dans le public et le privé). Cette pénurie a poussé le gouvernement à recruter dès juin un nombre important de contractuels pour assurer la rentrée lors de controversés « job dating », entretiens organisés dans plusieurs académies.
Piocher parmi les non-reçus au concours
« La vaste majorité de nos enseignants contractuels enseignaient déjà l’année passée, voire les années précédentes. On peut estimer que 80 à 90 % des enseignants contractuels ont déjà une expérience d’enseignement », a assuré M. Ndiaye. L’éducation nationale a recours cette année à quelque 3 000 contractuels, sur environ 870 000 enseignants.
Autre vivier pour pallier le manque d’enseignants, les listes complémentaires des concours de professeurs : les candidats qui ont passé le concours au printemps 2022 et n’ont pas été reçus.
Le ministère « recense les besoins à la suite des défections et des démissions des lauréats reçus [au printemps 2022] sur les listes principales », a fait savoir Pap Ndiaye. Pour remplacer ces démissionnaires, la rue de Grenelle pioche dans ces listes complémentaires. Il s’agit, à ce jour, de 260 personnes.
Les classes de grande section de maternelle dédoublées en REP
Le ministre a par ailleurs annoncé que les classes de grande section de maternelle seront dédoublées en REP « à la rentrée de septembre 2024 ». « Aujourd’hui, 75 % des classes le sont », a souligné Pap Ndiaye. En dehors des réseaux d’éducation prioritaire, « la quasi-totalité des classes de grande section, CP et CE1 » est plafonnée à vingt-quatre élèves, a rappelé le ministre.
Le retour à l’école des douze millions d’élèves, le 1er septembre, « s’annonce dans des conditions assez similaires à l’an dernier alors que les conditions [du recrutement des professeurs] se sont dégradées », a dit jeudi soir le ministre sur France 2. Les conditions sont « convenables, je ne dirais pas optimales ».