Le marché de la vidéo français progresse de 20,6% en 2019

En route vers les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires

Le marché vidéo poursuit sa révolution en affichant une augmentation de 20,6 % à 1,46 milliard d’euros de chiffre d’affaires. 10 ans plus tard, le marché revient au même niveau que 2010, proche de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires. Mais avec une différence fondamentale :  en 2010, le marché physique pesait 90 %, en 2019, il ne pèse plus que 28 %. Entre temps, la VOD et la SVOD se sont développées très rapidement au point de dépasser le milliard d’euros de recettes TTC en 2019. 

Top pour la SVOD, flop pour la TVOD

En 2019, le marché de la vidéo à la demande atteint 1,053 milliard d’euros de chiffre d’affaires, affichant une progression de 38,2% par rapport à 2018. Cet incroyable bond de la vidéo dématérialisée est à mettre à l’actif de la SVOD qui atteint 813,3 millions d’euros en 2019, en hausse de 60,4% par rapport à 2018. La SVOD représente 77,2% du marché de la vidéo à la demande et 55,7% du marché vidéo domestique. Le téléchargement définitif à l’acte (EST) gagne 3,2% par rapport à 2018 pour atteindre 80,2 millions d’euros de recettes. La VOD locative à l’acte (TVOD) continue de faire le yoyo en atteignant 159,9 millions d’euros de chiffre d’affaires, soit un repli de 10% par rapport à 2018, elle représente désormais 15,2% du marché à la demande. Alors que le marché de l’EST a réussi à se développer régulièrement, celui de la VOD locative n’a jamais réussi à dépasser le cap des 200 millions d’euros de recettes. Alors que myTF1VOD se classe parmi les services les plus utilisés selon le classement publié par le CNC, la direction du groupe a décidé de fermer son site dans les prochaines semaines. Un signal inquiétant pour les services de TVOD français au moment même où Amazon lance sa propre offre de vidéo à la demande à l’acte. 

Le poids des FAI

Selon le rapport du CNC, le prix moyen d’une transaction VOD s’établit à 4 euros pour la location et à 9 euros pour l’achat. Le CNC souligne l’importance des transactions réalisées via les box des opérateurs télécom qui réalisent 55,1% du chiffre d’affaires ; les transactions réalisées directement en OTT sont de 44 ,9%. Concernant la TVOD, la grosse majorité du chiffre d’affaires est réalisée via les Box (69,5%) alors que la majorité du chiffre d’affaires des achats (EST) est réalisée en OTT (71,3%).

Le cinéma, sinon rien pour la VOD

Le marché de la VOD à l’acte (locatif et achat) est dominé par le cinéma. En 2019, les films représentent 87,2% du chiffre d’affaires de la VOD en paiement à l’acte, contre 9% pour les programmes TV, 2,1% pour les programmes adulte et 1,8 % pour les autres programmes. Pour le marché de la location à l’acte (TVOD), la part de marché du cinéma est de 91,8% et de 77,8% pour l’achat (EST). Malgré cette domination du marché à l’acte, le cinéma affiche un recul de 4,1% par rapport à 2018 et de 19,5% pour les programmes TV. La VOD, grâce à sa première fenêtre après la salle, garde un réel intérêt pour voir des films récents.  

Netflix sans partage

Avec ses 6,5 millions d’abonnés à fin 2019, Netflix domine sans partage le marché français de la SVOD. Ensuite vient Amazon Prime Video qui ne communique pas sur le nombre de ses abonnés. Canal+ séries, héritage du défunt Canalplay vient compléter l’offre de SVOD tout comme Filmo TV. Il est d’ailleurs dommage que le CNC ne puisse pas produire un classement en nombre d’abonnés ou en chiffre d’affaires et qui ne s’appuie pas sur un sondage. 

Alors que ce sont les séries qui font l’attractivité et la réputation des sites de SVOD américains, l’offre de la SVOD est majoritairement composée de films : en 2019, le cinéma représente 56,3% de l’offre SVOD en nombre de titres, contre 17,5% pour les séries, 8,5% pour la jeunesse et 17,7% pour les autres catégories de programmes. Les séries constituent 70,4% de la consommation SVOD, contre 20,4% sur le cinéma, 5,6% pour la jeunesse et 3,6% pour les autres types de programmes.

L’empreinte américaine

Que ce soit sur la vidéo à la demande à l’acte ou pour la SVOD, l’empreinte américaine pèse de plus en plus sur la vidéo à la demande. Les films américains composent 58% du chiffre d’affaires du cinéma à l’acte en valeur, contre 37,5% pour les films français. En matière d’animation la part de marché des programmes américains atteint 75,7%. Seule la fiction française devance les programmes américains en VOD à l’acte : 46,8% pour la fiction française et 45,8% pour la fiction américaine. En ce qui concerne la SVOD, l’essentiel du chiffre d’affaires est réalisé par Netflix et Amazon Prime Video. Avec en toile de fond, la question de faire contribuer ces plateformes au système de financement français et d’éviter d’ajouter à la domination du marché un système d’évasion des recettes. Le ministre de la culture Franck Riester compte sur la transposition de la directive SMA et sur la nouvelle loi audiovisuelle pour canaliser les streamers américains, comme il l’affirmait il y a quelques jours dans le Film Français :  « nous avons donc besoin de construire une relation gagnante-gagnante mais exigeante : sur le montant de l’investissement, sur la diversité de la production, sur le respect du droit d’auteur à la française. »

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