Le grand test Pixel 8 Pro : le smartphone phare de Google contrôlé par les spotteurs de Roissy

Enfin ! Après de longues semaines d’attente du a une météo défavorable, la météo prévoit un jour de soleil. Direction l’aéroport Roissy Charles de Gaulle pour rejoindre les spots d’observation des manœuvres, des décollages et atterrissages des avions.

Notre mission : tester le smartphone vedette et haut de gamme de Google, le Pixel 8 Pro. Est-il capable de reconnaître les types d’avions que nous allons soumettre à son intelligence artificielle Gemini ? Quelle est la qualité de prise de vue photo ?

Reconnaître un avion commercial n’est pas facile !

Reconnaître un avion commercial n’est pas facile ! A part le mythique Boeing 747, ou encore le plus récent Airbus A 380, impossible de faire la différence entre la série A330 et A320, ni même, dans la majorité des cas, entre deux longs courriers Airbus et Boeing !

En comparaison de l’épreuve que nous avions fait subir au Samsung Galaxy S24 Ultra au Louvre, la tâche est ici plus ardue pour le Google Pixel 8 Pro.

A la recherche du bon spot

Toute la préparation du déplacement a été faite directement sur le smartphone Pixel 8 Pro. Nous avons ainsi pu trouver en ligne des informations pratiques pertinentes données par les spotteurs. Ces derniers sont des particuliers passionnés d’avions : ils passent des heures de leur temps libre à proximité des aéroports à observer, identifier et souvent photographier les types d’avions atterrissant ou décollant des pistes.

Sur Google Maps, nous avions enregistré trois spots prometteurs. C’est le smartphone qui nous guide.

Devant le Terminal 1 de l'aéroport Roissy Charles de Gaule, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE Devant le Terminal 1 de l’aéroport Roissy Charles de Gaule, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Une liste d’images

Le premier spot n’est pas loin du tarmac du Terminal 1 de Roissy Charles de Gaulle. Seule une grille nous sépare vers la gauche des avions stationnés à quelques centaines de mètres autour du terminal. Un peu plus loin, vers le nord, les avions décollent et atterrissent. Gemini va se mettre au travail.

Airbus A220 d'Air France, photographié au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Airbus A220 d’Air France, photographié au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Avion devant être identifié par Google Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. et capture Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE Avion devant être identifié par Google Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. et capture Moctar KANE

Résultats de la recherche de l'avion par Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro.

Résultats de la recherche de l’avion par Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro.

A 13h14, un des premiers avions décolle. C’est un engin d’Air France, certainement un Airbus, mais lequel ?

Nous avons poussé le zoom jusqu’à l’équivalent d’un 100 mm, donc un peu au-delà du grossissement X5 optique, afin d’avoir une taille d’avion suffisamment grande sur la photo. L’appareil n’est pas flou mais les turbulences autour rendent ses contours moins marqués et certains détails disparaissent.

La confirmation avec Flightradar24

Rentre en jeu la fonction « Entourer pour chercher », disponible la première fois sur le Samsung Galaxy 24 Ultra et activée depuis plusieurs mois sur les Pixel de Google. C’est une recherche visuelle comme Google Lens mais dopée à l’intelligence artificielle de Gemini. En plus de la zone de l’image incluant l’avion mystère, nous rajoutons une question écrite (« quel type d’avion est-ce ? ») à Gemini, qui est multimodal (il accepte des requêtes visuelle et textuelle).

Sa réponse, ou plutôt ses réponses, c’est une suite de photos tirées de divers sites Web. La majorité des premières photos représentent des Airbus A220. Mais s’y glissent une photo légendée « A350 », en deuxième position. Nous remarquons aussi que les Airbus sur les photos sont de la même compagnie, Air France…

Grâce à l’appli de suivi des vols aériens Flightradar24 installée sur un autre smartphone, nous cherchons quel avion d’Air France a décollé de Roissy à 13h14 : il s’agit bien d’un Airbus A220.

Décollage d'un Airbus A330 de Turkish Airlines à partir de Roissy, photographié au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE Décollage d’un Airbus A330 de Turkish Airlines à partir de Roissy, photographié au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Avion devant être identifié par Google Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. et capture Moctar KANE.

Avion devant être identifié par Google Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. et capture Moctar KANE.

Résultats de la recherche de l'avion par Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro.

Résultats de la recherche de l’avion par Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro.

Humains contre IA

Parmi les spotteurs présents avec nous, se trouvent Louis, Abdallah et Philippe, visiblement des compères. Le premier fait du spotting depuis l’âge de 8 ans, donc depuis des décennies. Il est équipé ce jour d’un gros zoom Sygma 150-600 mm monté sur son reflex Nikon D750.

A la vue de la photo de l’avion d’Air France, il croit d’abord identifier un A320, avant d’être corrigé par Philipe. Louis reconnaît son erreur : « C’est vrai, explique-t-il, je n’ai pas fait gaffe aux sharklets »  qui sont les extrémités, souvent recourbées, des ailes et dont le rôle est de faire diminuer la consommation de kérosène en réduisant les turbulences à cet endroit de la voilure.

Chaque avion a son propre type de « winglet » (le terme utilisé plutôt chez Boeing), rajoute Philippe. Ou n’en a pas du tout, précise Louis : « le [Boeing 747]-200 qu’on a vu tout à l’heure n’a pas de winglet. Le 400 a des winglets. » Mais il y a d’autres caractéristiques qui n’échappent pas à ces experts : le type d’aile, de moteurs, la forme et à la longueur du fuselage, et d’autres détails.

Gemini affiche rapidement plusieurs photos du même type, de gros avions de face

Nous soumettons une autre photo d’un avion imposant avec ses deux gros réacteurs avançant de face vers nous. L’appareil déploie ses ailes de part et d’autre de la photo. Gemini affiche rapidement plusieurs photos du même type, de gros avions de face. D’après les nombreuses légendes, c’est un Boeing 777.

Louis, sans hésitation, déclare qu’il s’agit d’un « triple 7 ». Après un doute, à son tour, Philipe confirme. Et contrairement à Gemini, ils sont catégoriques sur la version de l’aéronef : c’est un 777-300, « parce qu’il est plus long » que le 777-200.

Spotteurs de Roissy, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE Spotteurs de Roissy, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Boeing 777 à Roissy, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE. Boeing 777 à Roissy, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Avion devant être identifié par Google Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. et capture Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE. Avion devant être identifié par Google Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. et capture Moctar KANE.

Résultats de la recherche de l'avion par Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro.

crédit photo : Moctar KANE Résultats de la recherche de l’avion par Gemini à partir du smartphone Google Pixel 8 Pro.

A quelques mètres, sur le palier de l’escalier extérieur du bâtiment d’autres spotteurs, plus jeunes (et chambreurs), regardent et photographient aussi les avions qui passent. Ils ont reconnu sans mal et unanimement un A330-900neo. Nous, nous sommes même incapables de distinguer un A330 d’un Boeing 777.

Les jeunes spotteurs sont plus précis que Gemini

Pour Hugo, 16 ans mais zoom 70-200 mm/2,8 de la gamme professionnelle L de Canon monté sur son petit boîtier, l’exercice est facile : « les winglets sont différents. Le triple 7 n’en a pas (… et ses réacteurs) sont des GE (General Electric), c’est plus gros. Sur les A330, ce sont des Trent 7000 en général, et c’est plus petit ». Pas compliqué, non ?

Nous continuons à interroger Gemini, en lui adressant des photos de meilleure qualité avec notre second lieu de prise de vue et les avions ont aussi la bonne idée de passer plus près. Les types Airbus 380 (d’Emirates), Boeing 767 (de United), Airbus 330 (de Turkish Airlines) sont reconnus ou du moins proposés parmi les premières images données en réponse par l’IA de Google. Mais les jeunes spotteurs sont plus précis, arrivant à distinguer et identifier exactement les versions des avions.

Ainsi l’« A330-300 est plus long que le 200 » détaille Valentin, 21 ans, et « la position des sorties de secours aussi, ça aide beaucoup » rajoute Romain, 31 ans, dispatcheur aéronautique.

Quel zoom !

Le deuxième spot est très éloigné des pistes de décollage et d’atterrissage. Mais il fait face aux avions qui touchent le plancher des vaches à des kilomètres de là. Nous sommes dans le prolongement des pistes nord du Terminal 1 de Roissy.

Il est plus de 19h20, la lumière devient belle. Mais la batterie du smartphone est passée sous les 20 %. A cet instant, nous avons déjà pris plus de 250 images, quasiment des photos. Le zoom optique X5 se montre très utile, et sa rallonge numérique, donne de bons résultats. Au loin, le contre-jour sur les silhouettes d’avions qui atterrissent à plus de trois kilomètres engendre un bel effet.

A de multiples reprises d’autres appareils prennent leur élan dans notre direction, nous survolent. L’appareil arrivent à capter des détails. Dommage, l’autofocus n’est pas aussi rapide que nécessaire, et à plusieurs moments il patine.

470 photo (presque) sans flancher

Raison pour laquelle nous préféré passer de 50 mégapixels à 12 mégapixels pour éviter l’attente du fin d’enregistrement de chaque photo. Au bout de quelques minutes, le Pixel 8 Pro s’arrête, sa batterie est épuisée.

Ayant oublié d’amener une batterie autonome, nous nous en sortons heureusement en le branchant via un câble sur l’une des prises USB-C du MacBook Air M3 que nous testons actuellement. Sur le chemin du retour, juste après le crépuscule, nous avons pris plus de 470 photos.

Airbus A330 de Turkish Airlines, photographie le soir au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE Airbus A330 de Turkish Airlines, photographie le soir au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Boeing 777 de Fedex, photographié vers le crépuscule au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE. Boeing 777 de Fedex, photographié vers le crépuscule au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Avions à l'approche de Roissy 1, photographie vers le crépuscule au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE. Avions à l’approche de Roissy 1, photographie vers le crépuscule au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Avion après son décollage de l'aéroport de Roissy vers le crépuscule, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

crédit photo : Moctar KANE Avion après son décollage de l’aéroport de Roissy vers le crépuscule, photographie au smartphone Google Pixel 8 Pro, Ph. Moctar KANE.

Conclusion sur le Google Pixel 8 Pro

Le Google Pixel 8 Pro se hisse parmi les meilleurs smartphones pour la prise de vue photo. La qualité de son zoom optique X5 est particulièrement à saluer. Un autofocus plus rapide en mode zoom pour saisir les sujets en mouvement aurait été un gros avantage. Pendant ces heures de test autour de l’aéroport de Roissy, Gemini a rapidement donné des réponses « visiblement » bonnes en produisant un catalogue de photos similaires récupérées sur Internet.

Les objets représentés, ici les avions, sur les premières photos correspondaient souvent à l’objet de la requête, ici l’avion recherché. Cependant se glissait de temps en temps un intrus, une réponse fausse, un objet différent de celui recherché. Mais globalement, surtout quand la photo de la requête était bien nette, cadrait de façon assez serrée l’avion, le bon type d’engin pouvait être déduit des premières réponses.

Mais voilà, pour l’heure, Gemini donne une réponse en vrac, les mailles du tamis restent encore un peu trop larges. Gemini a tendance, dans ce cas de recherches d’avions photographiés sur le tarmac ou en plein vol à renvoyer des images d’avions, certes du même type, mais surtout des engins représentés dans des décors et des positions similaires. Le mimétisme va jusqu’a renvoyer des avions aux couleurs de la même compagnie !

Gemini ne montre pas encore, du moins dans les images mises en avant, qu’une photo d’un Airbus 330 d’Air France à l’atterrissage est aussi valable comme réponse qu’une autre photo d’un Airbus 330 de British Airways immobilisé sur le tarmac ou venant de décoller. Jusqu’à présent, nous n’avons pas encore vu une grande différence entre la fonction Entourer pour chercher de Gemini et l’outil antérieur Google Lens, si ce n’est dans l’interface, la façon d’introduire sa requête.

Et surtout, Gemini ne nous a pas encore convaincus, du moins sur le Google Pixel 8 Pro, être capable de plus de finesse d’analyse, distinguer les versions d’avions entre elles, par exemple entre le A330-300 et le A330-200, ce qui est à la portée de plusieurs spotteurs. Il est vrai que ces dernier ont un avantage, la possibilité de voir l’avion sous différents angles, quelque fois de face, de profil et en oblique. Mais cela ne tient pas seulement à la vision de l’objet, mais à leur expérience plus grande, donc à l’apprentissage. L’humain reste encore maître à bord. Pour l’instant.


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