Le général iranien Ghassem Soleimani tué dans un bombardement américain à Bagdad – Le Monde

Photo officielle de Ghassem Soleimani, diffusée par Téhéran le 1er octobre 2019.

Photo officielle de Ghassem Soleimani, diffusée par Téhéran le 1er octobre 2019. AFP PHOTO / HO / KHAMENEI.IR

Les tirs qui se sont abattus dans la nuit du jeudi 2 au vendredi 3 janvier à proximité de l’aéroport international de Bagdad avaient une cible très précise : des véhicules qui circulaient près du terminal de fret aérien. A l’intérieur de ce convoi, des membres du Hachd Al-Chaabi, coalition de paramilitaires majoritairement pro-Iran désormais intégrés à l’Etat irakien, et plusieurs « invités », selon des responsables des services de sécurité cités par l’agence France-Presse (AFP).

Un bombardement spectaculaire, qui intervient trois jours seulement après une attaque inédite de l’ambassade américaine par des manifestants pro-iraniens, et alors que le territoire irakien semble devenir au fil des jours le théâtre d’un épisode de haute tension entre les Etats-Unis et l’Iran.

Parmi les cinq morts confirmés dans cette nouvelle attaque, des personnalités de premier plan de ce bras de fer géopolitique. A commencer – selon une information de la télévision d’Etat irakienne, ensuite confirmée par les gardiens de la révolution iranienne – par le puissant général iranien Ghassem Soleimani, figure majeure du régime de Téhéran. Formé au sein des gardiens de la révolution, et devenu chef de leur unité d’élite, la force Al-Qods, le général imposait la puissance iranienne de l’Irak au Liban, en passant par la Syrie.

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Sur le compte Twitter de Donald Trump, un drapeau américain

Les milices pro-iraniennes du Hachd Al-Chaabi irakien, dont le convoi a donc été visé, ont aussi annoncé la mort d’Abou Mehdi Al-Mouhandis, leur numéro deux. Cette coalition de paramilitaires a, dans la foulée, accusé les Etats-Unis d’être responsables de ce bombardement. Quelques heures plus tard, le président Donald Trump a publié sur son compte Twitter l’image d’un simple drapeau américain, avant que le Pentagone ne confirme avoir mené l’attaque, à la demande de celui qui est aussi commandant en chef des armées.

Un nouvel épisode spectaculaire qui resprésente un tournant majeur pour toute la région. L’Irak, pris en étau entre ses alliés américain et iranien depuis des années, a été ces dernières semaines le théâtre d’une escalade qui menace de faire du pays un terrain d’affrontement interposé pour les deux puissances agissantes sur son sol. Une dizaine d’attaques à la roquette ont visé depuis fin octobre des soldats et des diplomates américains, tuant il y a une semaine un sous-traitant américain.

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Dimanche soir, Washington, qui accuse les factions pro-Iran du Hachd Al-Chaabi d’être derrière ces attaques non revendiquées, a répondu en bombardant des bases de l’une d’elles près de la frontière syrienne, faisant 25 morts. Mardi, une foule de combattants et de partisans des pro-Iran attaquaient l’ambassade américaine à Bagdad, un épisode de violence inédit qui s’est terminé mercredi avec le retrait de ces hommes de l’ultra-sécurisée « zone verte » de Bagdad où se trouve l’ambassade, sur ordre du Hachd.

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