Le G20 envoie un signal mitigé dans la lutte contre le réchauffement climatique – Le Monde

Le premier ministre italien, Mario Draghi (à gauche) et le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres à l’ouverture du sommet du G20, à Rome, le 30 octobre 2021.

D’une crise à l’autre, d’un sommet à l’autre. Les participants à la COP26, qui a ouvert ses portes dimanche 31 octobre à Glasgow, ont passé la journée le regard braqué sur les ultimes pourparlers du G20, à Rome. Leurs espoirs d’un signal favorable en matière de lutte contre le changement climatique auront été à moitié exaucés par les vingt principales économies de la planète (Union européenne, Etats-Unis, Chine, Inde, etc.), responsables de 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre.

Les pays du G20 s’en sont félicités : ils n’arriveront pas les mains vides à la conférence des Nations unies sur le climat, où 196 pays et plus de 30 000 délégués ont convergé ces dernières heures pour tenter d’accélérer la lutte contre le réchauffement, qui s’aggrave partout sur le globe, à des niveaux sans précédent. Après deux jours de sommet, chefs d’Etat et de gouvernement du G20 ont certes trouvé un compromis susceptible de donner un minimum d’élan à la COP26, en dépit des fractures du moment, exacerbées par la pandémie de Covid-19.

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Mais, pour ménager les susceptibilités, ils ont aussi fait des impasses qui risquent d’être autant de brèches difficiles à combler dans les débats de la conférence climatique. Et les engagements sur lesquels ils se sont entendus dimanche à Rome risquent de ne pas être suffisants pour faire souffler sur la COP26 un réel vent d’espoir.

« Pas assez »

« Je salue l’engagement renouvelé du G20 en faveur de solutions au niveau mondial, mais je quitte Rome avec des espoirs déçus – même s’ils ne sont pas enterrés », a déclaré sur Twitter le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. « Nous avons fait des progrès raisonnables au G20, mais ce n’est pas assez », a aussi estimé le premier ministre britannique Boris Johnson, dont le pays préside la COP26. Et de mettre en garde : « Si Glasgow échoue, c’est tout qui échoue. »

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Le communiqué final du G20, négocié toute la nuit de samedi à dimanche, réaffirme ainsi les objectifs de l’accord de Paris sur le climat, scellé en 2015, à savoir « maintenir l’augmentation moyenne des températures bien en dessous de 2 °C et poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels ». Il ajoute que les impacts du changement climatique seront « bien moins forts à 1,5 °C qu’à 2 °C » et que « conserver 1,5 °C à portée nécessitera des actions et des engagements significatifs et efficaces de tous les pays ». Il note également la nécessité de « prendre de nouvelles mesures au cours de cette décennie ». « Ces mentions sont un signal important », juge Alden Meyer, expert au centre de réflexion E3G et fin connaisseur des négociations climatiques. La partie n’était pas gagnée car nombre de pays freinaient des quatre fers, tels que l’Inde, la Russie ou l’Arabie saoudite.

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