Le FBI met en garde contre l’usage malveillant des sonnettes d’alarme connectées

Le FBI met en garde contre l'usage malveillant des sonnettes d'alarme connectées

Une fuite de documents a révélé les inquiétudes des services de police quant à la façon dont la technologie de l’internet des objets (IoT) peut constituer un risque pour la sécurité des agents de police.

Les fournisseurs de sonnettes intelligentes, dont Ring, ont créé des gammes de produits qui ont transformé les sonnettes et carillons de porte traditionnels en solutions technologiques connectées qui offrent des flux de caméras en temps réel, des enregistrements audio et visuels, et la possibilité de communiquer avec les visiteurs à distance.

Pour les propriétaires, une sonnette intelligente peut fournir une couche supplémentaire de sécurité aux points d’entrée. Pour les services répressifs, leur adoption rapide fournit un nouveau flux de renseignements pour les enquêtes criminelles.

Le géant du e-commerce Amazon avait acquis Ring en 2018, après Blink fin 2017, spécialiste des caméras de sécurité sans fil.

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Frein aux enquêtes policières

Comme le rapporte The Intercept, un bulletin d’analyse de 2019 souligne comment l’IoT peut être utilisé pour corroborer les déclarations des témoins ou les alibis, mais en retour, la technologie de surveillance intelligente peut également « poser des problèmes de sécurité » pour les services de police. A savoir, lorsque les policiers sont considérés comme des visiteurs indésirables.

« La plupart des dispositifs IoT contiennent des capteurs et des caméras qui génèrent une alerte ou peuvent être accessibles à distance par le propriétaire pour identifier les activités dans et autour de sa propriété », peut-on lire dans le bulletin. « Si ces dispositifs sont utilisés pendant une perquisition, les potentiels suspects pourraient apprendre la présence des forces de l’ordre à proximité, dont la sécurité pourrait être mise en danger. »

Lors des interpellations, les dispositifs IoT contenant des détecteurs de mouvement peuvent également alerter les suspects sur la position des policiers autour ou dans une propriété.

Une affaire de 2017 mentionnée dans le bulletin indique que le FBI s’est rendu une fois dans une maison d’habitation pour délivrer un mandat de perquisition. Une sonnette Wi-Fi installée sur la propriété a alerté le suspect, qui se trouvait à un autre endroit. Le sujet a alors contacté son voisin et son propriétaire au sujet de la présence du FBI chez lui, plutôt que de s’adresser directement à la police. La publication cite un autre document, “Video Doorbell Devices Pose Risk to Law Enforcement in New Orleans, Louisiana as of 25 July 2017”, qui note que « le sujet a pu être en mesure de surveiller secrètement les activités des forces de l’ordre pendant que ces dernières étaient sur place ».

Usage détourné

Ces dispositifs connectés sont aussi détournés pour poster les images des activités criminelles présumées sur les médias sociaux – une tendance que l’on peut souvent observer dans les groupes Facebook locaux, par exemple – avant qu’une enquête ne soit lancée. Cela peut entraîner de fausses accusations et peut également permettre aux criminels de connaître l’existence des images avant que la police n’intervienne.

Les sonnettes de porte intelligentes peuvent être utiles aux personnes qui souhaitent renforcer la sécurité de leur domicile.

Toutefois, lorsque la surveillance devient un argument de vente, brouiller les pistes entre un produit de consommation, l’application de la loi et les enquêtes criminelles peut poser divers problèmes, non seulement pour notre vie privée, mais aussi parce que ces produits peuvent être détournés de leur usage initial.

Source : ZDNet.com

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