Le directeur de la PJ de Marseille démis de ses fonctions au lendemain d’une manifestation de policiers – Le Figaro

Jeudi, 200 officiers de la police judiciaire ont accueilli dans un silence glacial le directeur général de la police nationale, sur fond de réforme contestée de la Police judiciaire.

Le patron de la police judiciaire (PJ) de la zone sud de la France, Eric Arella, a été démis vendredi 7 octobre de ses fonctions, a annoncé à l’AFP la direction générale de la police nationale (DGPN), au lendemain d’une manifestation à Marseille contre la réforme de la PJ.

«C’est une honte, on lui fait porter le chapeau. Il a toujours été loyal. Et ce sont la quasi-totalité des responsables qui sont contre cette réforme», a indiqué à l’AFP une source de la PJ à Marseille.

Éric Arella pilotait notamment les enquêtes sur le narcobanditisme de Perpignan à Nice, en passant par Marseille, une des villes les plus touchées par ce fléau. Il est remplacé par Dominique Abbenanti, actuellement attaché de sécurité à Alger, a-t-on ajouté de même source.

Applaudi par les policiers

«On lui reproche le coup de force des officiers hier», a commenté une autre source policière locale, évoquant un homme «très respecté». Des dizaines de policiers se sont d’ailleurs rassemblés vendredi spontanément au pied de l’hôtel de police pour applaudir leur patron.

Jeudi, quelque 200 officiers de la PJ avaient manifesté devant l’Evêché, l’hôtel de police à Marseille, à l’occasion de la venue du directeur général de la police nationale (DGPN). A sa sortie de réunion, Frédéric Veaux a traversé les couloirs dans une ambiance glaciale, contraint de fendre une haie de manifestants bras croisés et silencieux, selon une vidéo qui avait été transmise à l’AFP jeudi.

L’éviction d’Éric Arella est «inquiétante» et reflète un «mode de gestion autoritariste», a estimé dans un communiqué l’Association française des magistrats instructeurs (Afmi). Dans un communiqué distinct, les juges d’instruction de Marseille ont, eux, indiqué avoir appris «avec stupeur» la mesure et expriment leur «vive inquiétude» à l’égard du projet de réforme de la PJ.

La réforme de la PJ suscite une énorme réticence au sein de l’institution mais aussi du côté de la justice. Porté par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et Frédéric Veaux, le projet prévoit de placer tous les services de police d’un département – renseignement, sécurité publique, police aux frontières (PAF) et police judiciaire (PJ) – sous l’autorité d’un seul Directeur départemental de la police nationale (DDPN), dépendant du préfet.

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