Le dernier budget du quinquennat d’Emmanuel Macron placé sous le signe de la dépense – Le Monde

Et de cinq. Mercredi 22 septembre, Bruno Le Maire, qui s’enorgueillit de sa longévité au ministère de l’économie et des finances, et son homologue au budget, Olivier Dussopt, devaient présenter le dernier projet de loi de finances (PLF) du quinquennat Macron. Un exercice rarement ambitieux en fin de mandat, mais qui prend une tournure particulière cette année. Il vient tout à la fois clore une période de crise sanitaire marquée par des mesures de soutien et de relance exceptionnelles, qui ont totalisé près de 140 milliards d’euros en deux ans, et ouvrir une séquence politique nouvelle, centrée sur l’investissement et l’avenir, mais qui se traduit, à ce stade, par une kyrielle d’annonces de nouvelles dépenses, égrénées ces dernières semaines.

Bruno Le Maire a eu beau siffler la fin de partie en annonçant cet été la fin du « quoi qu’il en coûte », le PLF version 2022 se présente clairement sous le signe de la dépense. « Des économies ? Il n’y en aura pas. Ce n’est pas le moment ! », lâche Laurent Saint-Martin, le rapporteur (La République en marche, LRM) du budget. Pour l’exécutif, la cause est entendue : alors que le Covid-19 commence tout doucement à sortir du quotidien des Français, et que l’économie connaît un rebond inespéré, « pas question de faire du rabot ou de l’austérité », résume M. Saint-Martin, pour qui « il y a eu le quoi qu’il en coûte économique, il y a désormais le quoi qu’il en coûte des politiques publiques ».

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Comprendre : c’est le moment ou jamais d’investir et de dépenser pour soutenir la croissance, n’en déplaise à ceux qui soulignent la dérive des finances publiques et la tentation électoraliste, à moins de sept mois du scrutin présidentiel. Emmanuel Macron est, en effet, violemment critiqué par les candidats déclarés à droite : Valérie Pécresse l’accuse de « cramer la caisse » et Xavier Bertrand de mener une politique de « quoi qu’il en coûte pour sa réélection » et de « faire campagne avec le chéquier de la France ».

Deux gros chapitres encore à venir

Hors mesures de relance liées à la crise, les dépenses devraient, de fait, continuer d’augmenter. Cet été, les ministères avaient déjà obtenu lors de réunions préparatoires que le budget augmente de 11 milliards d’euros en 2022. Depuis la rentrée se sont ajoutées de nouvelles promesses, annoncées par le chef de l’Etat au gré de ses déplacements (rallonge du plan sécurité, mesures pour Marseille, pour les sportifs, les indépendants, chèque énergie, plan chômeurs longue durée…). Quelques-unes devraient faire l’objet d’amendements au budget cet automne, comme une partie du plan Marseille ou des mesures fiscales pour les indépendants. D’autres, comme l’assurance récolte pour les agriculteurs, n’ont pas vocation à entrer en vigueur avant 2023. Le chèque énergie de 580 millions est renvoyé, lui, au budget rectificatif de fin d’année. De sorte que la hausse en 2022 atteint désormais un peu moins de 12 milliards.

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