Le Conseil scientifique n’est pas opposé à un second tour des municipales en juin – Le Monde

Son avis, consultatif, était très attendu. Le Conseil scientifique n’est pas opposé à la tenue du second tour des élections municipales dès le mois de juin mais a assorti son avis, rendu public mardi 19 mai, de vives réserves.

Sur le terrain sanitaire, la décrue se poursuit et, pour la première fois depuis le 22 mars, le nombre de malades du Covid-19 en réanimation – indicateur essentiel de la pression sur le système hospitalier – est repassé sous les 2 000 lundi, alors que le bilan se monte désormais à au moins 28 239 morts dans le pays.

Notre live : Coronavirus en direct : le conseil scientifique pas opposé à un second tour des élections municipales dès le mois de juin
  • Feu orange du conseil scientifique sur les municipales

Le premier ministre, Edouard Philippe, attendait le rapport du conseil scientifique pour décider de la poursuite des élections municipales dans les villes où le premier tour (le 15 mars) n’a pas été décisif. Prévu initialement le 22 mars, le second tour, qui concerne environ 5 000 communes, a été reporté en raison de la crise sanitaire.

Dans ses conclusions publiées mardi, le conseil scientifique estime qu’il est difficile d’anticiper « une situation incertaine » pour les semaines à venir :

« Il est encore trop tôt pour évaluer le niveau de circulation de SARS-CoV-2 durant le mois de juin 2020. Les premières estimations ne seront sans doute disponibles que dans quelques semaines. Cette évaluation pourrait alors motiver, selon ses résultats, une nouvelle interruption du processus électoral. »

Le conseil demande ainsi une nouvelle évaluation « dans les quinze jours précédant la date décidée du scrutin », ainsi qu’une « surveillance soutenue quinze jours après le scrutin », soulignant « les risques sanitaires importants liés à la campagne électorale ».

Il estime cependant que, « d’un point de vue sanitaire, la tenue d’un seul tour de scrutin, quelle que soit la date retenue, est de nature à réduire les risques sanitaires au sens statistique ». Si le second tour ne se tenait pas en juin, le gouvernement serait dans l’obligation de refaire l’intégralité de l’élection pour les communes n’ayant pas obtenu de conseil municipal dès le premier tour, à l’automne voire en mars prochain, selon les scénarios.

Lire l’enquête : Coronavirus : les municipales n’auraient pas contribué statistiquement à la propagation du Covid-19

Dans tous les cas, « si des élections sont organisées, l’organisation de la campagne électorale devra être profondément modifiée », écrivent les membres du conseil scientifique. « Il est par contre possible et nécessaire de sécuriser les opérations électorales proprement dites afin de réduire les risques qui leur sont associés », considèrent-ils.

Le gouvernement ne tranchera pas tout de suite, souhaitant s’assurer d’un consensus politique large sur la date afin d’éviter les critiques qui avaient accompagné la tenue du premier tour en mars. Le premier ministre consultera les responsables des partis politiques mercredi en fin de journée. M. Philippe envisage aussi de solliciter un débat et un vote au Parlement sur l’organisation de l’élection fin juin, sur la base de l’article 50-1 de la Constitution, qui n’engage pas la responsabilité du gouvernement.

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Ce week-end, dans le Journal du dimanche, 36 maires de grandes villes, dont Anne Hidalgo (Paris) ou Christian Estrosi (Nice), ont appelé à « organiser le deuxième tour des élections municipales dès le mois de juin ».

  • Quatorzaine sur une base « volontaire » pour les Français arrivant de l’étranger hors UE

Les voyageurs français et résidents permanents en France arrivant de l’étranger hors Union européenne (UE) seront invités à se soumettre à une quatorzaine sur une base « volontaire » à compter du mercredi 20 mai, a annoncé mardi le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, à l’antenne de LCI.

Les frontières extérieures à l’UE « sont fermées et resteront fermées », a fait savoir le ministre. « Sauf qu’un Français qui veut revenir dans notre pays peut le faire sans difficultés. Mais un étranger hors Europe ne peut pas le faire », a-t-il déclaré.

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Le gouvernement souhaitait dans un premier temps imposer le placement en quarantaine ou à l’isolement des personnes entrant sur le territoire national ou arrivant en Corse ou dans une collectivité d’outre-mer, sans intervention du juge judiciaire, pour une durée de quatorze jours renouvelable au maximum un mois. Mais, le 11 mai, le Conseil constitutionnel avait censuré ces dispositions de la loi prorogeant l’état d’urgence, les jugeant « privatives de liberté ».

S’agissant de l’espace européen, M. Le Drian a rappelé qu’il n’y avait « pas de fermeture des frontières de [la part de la France], simplement des contrôles, qui seront de plus en plus souples ». « Si d’aventure la pandémie ne reprend pas, à partir du 15 juin il pourrait y avoir un assouplissement général [sur la libre circulation dans l’espace Schengen] », a-t-il exposé.

  • Emmanuel Macron s’entretient avec les représentants des maires

Après un premier week-end déconfiné et ensoleillé qui a vu de nombreux Français se promener dans la nature ou sur les plages, quelque 185 000 collégiens des zones vertes ont fait leur rentrée lundi en se pliant à un strict protocole sanitaire, dont le port obligatoire du masque. Malgré les craintes, le gouvernement continue de défendre ce redémarrage pour renouer avec les quelque 500 000 élèves ayant décroché pendant le confinement.

Car après une semaine entière où les Français ont retrouvé une certaine liberté de mouvement, autorités et experts ont les yeux rivés sur les signes qui pourraient alerter d’une possible deuxième vague.

Le président de la République, Emmanuel Macron, doit faire un point sur le déconfinement mardi avec les représentants des maires, placés en première ligne aux côtés de l’Etat. Il s’entretient aussi mardi avec les dirigeants de Sanofi, dont le directeur général, Paul Hudson. Le géant pharmaceutique a déclenché une vague d’indignation en déclarant qu’il distribuerait un éventuel vaccin contre le nouveau coronavirus d’abord aux Etats-Unis, qui ont investi 30 millions de dollars pour soutenir ses recherches.

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