Le Chromebook côté DSI : exclusif, le retour d’expérience de Bonduelle

Le Chromebook côté DSI : exclusif, le retour d’expérience de Bonduelle

« Bonduelle suit un axe collaboratif né avec le networking et intégré à notre stratégie à 2025. Nous avons fait le choix des outils Google avec la G Suite afin d’accompagner le changement dans nos façons de travailler. Mais avant de le déployer en masse, nous testons en amont le répondant du Chromebook face aux applications business. »

Fatima Gossart, IT Domain Manager – Service Management & Collaboration tools chez Bonduelle, affirme la volonté du groupe et de sa DSI d’amener les utilisateurs de l’industriel de l’agro-alimentaire vers le collaboratif et le matériel associé. « Pousser vers le collaboratif impose un changement fort, un changement des méthodes de travail. Il faut un sponsorship fort, et travailler sur des profils également forts. L’accompagnement est loin d’être négligeable », tient-elle à souligner.

Pour autant, le projet n’a pas encore été industrialisé, car demeurent des freins techniques sur l’utilisation du Chromebook dans le SI. A commencer par les outils clients lourds, non compatibles sur certaines applications, en particulier Excel, ses gros fichiers et ses macros pour la finance. « Il y a des métiers qui ne sont pas prêts », confirme Fatima Gossart.

« La gestion du changement est importante, l’acceptation des outils n’est pas innée, cela prend du temps. Et il y a des métiers spécifiques qui ne décrochent pas d’Office. L’adoption se fait en fonction des besoins remontés ». Dans un projet de déploiement de Chromebook, la DSI a la charge de répondre d’abord aux besoin business. En particulier en testant en amont afin de valider que les applications business – ERP, marketing, production, logistique – tournent sur le Chromebook.

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Pourquoi le Chromebook ?

En réponse à cette question, Erwan Niquet, CTO de Bonduelle, se fait dithyrambique : « Les gains sont énormes. Il y a beaucoup d’économies à faire, le coût est inférieur au PC Windows, sur les licences et sur la sécurité, car le Chromebook est moins vulnérable. Il apporte des gains d’exploitation, en évitant l’investissement des passages aux mises à jour liés à Microsoft. Des gains de productivité chez les utilisateurs, également, avec un impact fort via la réduction de la complexité des tickets Microsoft, et sur les équipes support. L’ergonomie de la solution est simple, facile à utiliser, sans messages incompréhensibles venant sur fond de l’OS. Et l’impact environnemental, avec des machines qui consomment moins d’énergie.”

Bonduelle dispose d’une petite équipe informatique, mais qui est très active. Ainsi développe-t-elle en interne une partie de ses solutions. Que pensent les développeurs du Chromebook ? « Nous commençons à développer des applications sur le Chromebook, et les développeurs l’apprécient jusque sur les applis classiques. Dont le développement sur l’IoT, qui est facilité plus que sur Windows. C’est une bonne surprise, même si cela nécessite une conduite du changement ».

Pourtant, demeurent des outils client lourds et des applications qui ne sont pas compatibles et résistent à la vague du Chromebook et du Cloud… « A nous de trouver les solutions pour les “webiser”. Cela va prendre du temps et il nous faut trouver les solutions qui vont nous permettre de porter le changement également au profit des outils métiers. Il reste la transformation d’Excel en base de données. Nous sommes très Cloud aujourd’hui, notre regard pourrait porter sur la virtualisation des outils Excel ». Et d’indiquer qu’avec le SSO (Single Sign On), le Chromebook avec ses certificats autogérés ne nécessite pas de s’authentifier via l’Active Directory.

Amener les utilisateurs vers le collaboratif

Pour Fatima Gossart, l’adoption du Chromebook doit se faire en fonction des besoins remontés des utilisateurs et des métiers. Les solutions existantes sont testées en amont, la DSI valide leur fonctionnement, avec en objectif d’être à isopérimètre à partir des pratiques. « Nous ne pratiquons pas l’implémentation à grande échelle, tout du moins pas encore. Il n’y a pas de gros chantier d’étude sur des persona à faire émerger dans l’entreprise. Il faut être sûr de pouvoir avancer en parallèle avec le matériel, et pour cela travailler les basiques et étudier la méthodologie ».

Dans une vision à trois ans, la DSI de Bonduelle pose aujourd’hui les premières briques et étend les modules de e-learning. Elle propose des modules proches de ce que Microsoft peut offrir. Avec sa conduite du changement, elle transforme également les méthodes de travail avec les collaborateurs. Quant aux contrôleurs de gestion et aux RH, certainement les plus résistants à lâcher le monde de Microsoft, elle leur propose des méthodes de travail spécifiques.

« Il faut les amener à être plus dans l’analyse, le préventif et les alertes, ce qui nous impose d’aller plus loin que l’utilisation des outils G Suite. C’est un tout, on ne peut pas mettre en place une partie, nous avons besoin d’avancer en parallèle. C’est pour cela que nous avons besoin d’un sponsorship fort, car l’accompagnement est loin d’être négligeable. »

Reste la question des données dans le Cloud ?

Pour Erwan Niquet, ce n’est pas un problème. « Nous n’avons pas de données ultra-stratégiques et confidentielles. De plus, nous sommes déjà présents aux Etats-Unis et donc soumis aux lois américaines. Et le Cloud de Google, la G Suite ou le Chromebook nous apportent de vrais gains en matière de sécurité, j’en suis persuadé, plus que des disques locaux, notamment contre le ransomware. Nous n’avons plus de complexe sur Drive, et en plus avec l’historique des versions, il est très facile de revenir en arrière ».

Alors, après tant de louanges, y aurait-il un point négatif qui chagrine la DSI de Bonduelle ? Et bien oui, mais il ne porte pas sur la technologie mais sur l’attitude de Google. Erwan Niquet regrette en effet que « Google n’a pas de politique forcément “customer friendly”. Et il reste maître de ses prix. Il ne donne pas l’impression que le client est au centre de leur approche, ils font ce qu’ils veulent ».

Il existe par ailleurs un risque que le CTO de Bonduelle évoque, celui de l’abandon rapide de produits par Google. Le géant l’a déjà pratiqué plusieurs fois par le passé. Il se rassure en soulignant que le Chromebook est un produit stratégique pour Google.

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