L’avocat Juan Branco, entendu dans le cadre d’une enquête pour viol, est sorti de garde à vue – Le Monde

L’avocat Juan Branco le 11 avril 2019, à Paris.

L’avocat Juan Branco, convoqué par la police et placé en garde à vue, mardi 1er juin à Paris, dans le cadre de l’enquête préliminaire pour « viol » qui le vise, est sorti, en debut de soirée, sans poursuite à ce stade, a fait savoir son avocat Me Yassine Bouzrou, et le parquet de Paris.

« L’enquête se poursuit », a précisé le parquet. Un peu plus tôt dans la journée, quelques mots avaient été publiés sur son compte Twitter : « Juan Branco a été arrêté » et l’information avait été confirmée par son avocat, au quotidien Le Parisien.

Dans un communiqué, Me Bouzrou a dit avoir pris connaissance des déclarations de la plaignante. « Il est très clair que ce qu’on lui reproche est dépourvu de fondement et que cette garde à vue était abusive », a-t-il estimé, demandant le « classement sans suite immédiat » de cette enquête. Selon lui toujours, la plaignante « affirme elle-même qu’il n’y a eu ni violence, ni menace, ni manifestation de son opposition à la pénétration », « indique s’être deshabillée elle-même » et est « restée dormir avec Juan Branco après la relation sexuelle ».

Le 29 avril, une femme de 20 ans avait déposé une main courante au commissariat du 14e arrondissement à Paris après sa rencontre avec Juan Branco à la suite d’échanges sur le réseau Instagram, a révélé Le Parisien. La main courante vise à signaler des faits aux forces de l’ordre sans constituer une demande d’engagement des poursuites, contrairement à une plainte. Ses déclarations avaient « incité le parquet de Paris à confier une enquête pour des faits de viol à la 1re DPJ [direction régionale de la police judiciaire] », avait rapporté le quotidien.

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Dans un long texte publié sur Facebook, l’avocat et essayiste de 31 ans avait alors nié toute relation contrainte avec la jeune femme, disant être « blessé » et avoir « pleuré ». Puis il avait assuré, dans un message à la presse, que la plaignante entendait « retirer » sa main courante au plus tôt.

Consommation de lamaline

Dans la déposition de sa main courante, selon l’hebdomadaire Le Point, la jeune femme assurait avoir pris de la lamaline, un opiacé, avec M. Branco. Celui-ci avait confirmé l’information dans l’émission « Touche pas à mon poste » (C8), en comparant ce médicament à du Doliprane. Il « souhaite être auditionné dans les plus brefs délais afin que le procureur puisse classer sans suite cette procédure », avait fait savoir son conseil, Me Bouzrou.

Juan Branco est notamment connu pour un succès de librairie, le pamphlet anti-Emmanuel Macron Crépuscule, paru en ligne à la fin de 2018, puis copublié par les éditions Au diable vauvert et Massot en 2019. Il est devenu l’avocat de l’artiste russe Piotr Pavlenski dans l’affaire de la diffusion, en 2020, de la vidéo à caractère sexuel de l’ex-porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux, alors candidat à la Mairie de Paris.

Juan Branco a été placé, à la fin de janvier, sous le statut de témoin assisté dans cette enquête. Il fait également l’objet de poursuites disciplinaires du conseil de l’ordre des avocats dans le dossier Griveaux.

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Le Monde avec AFP

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