L’Autopilot Tesla doit-il changer de nom ?

La National Transport Safety Board (NTSB), l’agence américaine de sécurité des transports, vient de donner son verdict sur l’accident de 2018 impliquant une Tesla et un camion de pompiers. L’agence estime que cet accident est dû en partie à l’Autopilot, mais également au conducteur (et peut-être SURTOUT au conducteur). Heureusement, cet accident n’avait fait aucun blessé, mais la NTSB reproche à l’Autopilot de Tesla de rendre les conducteurs trop dépendants, ce qui les pousse à être moins attentifs.

Pour sa défense, Robin Geoulla le conducteur en question, s’est entretenu avec un enquêteur Kenneth Bragg, à propos de l’accident. M. Geoulla affirme que le nom « Autopilot » prête à confusion. Il explique que c’est un excellent régulateur de vitesse, mais en aucun cas un pilote automatique. En effet, Tesla a connu plusieurs accidents avec l’Autopilot activé, ce qui montre bien l’incompréhension des utilisateurs envers ce système.

Un manque d’attention flagrant

Selon l’enquête de la National Transport Safety Board, le pilote automatique a permis à M. Geoulla de ne pas toucher le volant pendant les 14 minutes du voyage, pendant ce temps, ce dernier prétend qu’il n’utilisait pas son smartphone, mais qu’il mangeait un bagel et buvait un café simultanément. Suite à cet accident marquant, Tesla a déployé plusieurs mises à jour pour de l’Autopilot qui obligent les conducteurs à toucher le volant plus souvent. En Europe, le rappel pour toucher le volant intervient toutes les quinze secondes, quelque soient les conditions de circulation.

Tesla se défend également en ajoutant que ses clients ont déjà parcouru des milliards de kilomètres avec l’Autopilot, et qu’ils « restent plus en sécurité que ceux opérant sans assistance ». M. Geoulla avoue qu’il n’avait pas lu le manuel fourni avec le véhicule permettant de connaître toutes les caractéristiques du mode automatique, expliquant qu’il avait simplement assisté à une démonstration par un technicien Tesla qui lui avait montré comment utiliser l’Autopilot.

Actuellement, la NTSB enquête sur plusieurs accidents impliquant une Tesla. Suite à cela, cet organisme pourra communiquer à Tesla ce que l’entreprise va devoir intégrer à ses véhicules, afin de rendre la technologie toujours plus fiable. Outre la NTSB, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) se penche également sur les dérives de Tesla. La NHTSA qui connaît parfaitement le constructeur américain, puisqu’ils ont récemment eu quelques différends.

Quand on parcourt les forums et groupes de communautés Tesla, il est courant, notamment aux Etats-Unis, de constater à quel point certains possesseurs de voitures de cette marque méconnaissent les caractéristiques précises du système d’aide à la conduite maison. Il est probable que le sujet ne soit pas pris avec toute l’attention et le sérieux qu’il mérite, que ce soit par les utilisateurs, mais également par Tesla, qui devrait faire œuvre d’un peu plus de pédagogie à cet égard. Car il n’est pas très facile de s’y retrouver, selon le modèle, la version, les mises à jour successives… et les tweets d’Elon Musk. Alors que l’Autopilot Tesla est seulement de niveau 2, il est souvent considéré par certains clients comme un dispositif plus évolué (niveau 4 ou 5) alors que c’est loin d’être le cas, et que cela n’arrivera pas avant plusieurs années. Dans ces conditions, il est évident que le responsable reste le conducteur, et que sa vigilance doit demeurer la même, que le système soit activé ou non.

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