L’auto-école Ornikar lève 100M €, la startup française monte en flèche
La startup du permis de conduire a eu raison de viser l’examen le plus populaire de France. Depuis son lancement en 2013, elle a traversé différentes crises en voyant son nombre de nouveaux élèves pour le permis de conduire augmenter, avec une croissance de près de 30 % par mois en 2020. Une performance pour celle qui se présente comme l’auto-école 2.0.
Ce jeudi, Ornikar a annoncé un nouveau tour de table pour un montant de 100 millions d’euros. Le plus grand à ce jour, enregistré en série C, va lui permettre d’accélérer son déploiement à l’international. Après le permis de conduire en France et en Espagne, la startup française s’est lancée dans l’assurance auto en début d’année. Selon une estimation d’une source de Tech Crunch, Ornikar devrait avoir dépassé les 750 millions de dollars.
Après l’auto-école, voici l’assureur
Il y a huit ans, le lancement d’Ornikar avait très rapidement trouvé de la concurrence en France. Son modèle, basé sur une réduction des coûts grâce à Internet et au travail avec des instructeurs sous le statut d’indépendants, était le même que celui de « En Voiture Simone » et “Auto-école.net”, ses deux principaux rivaux.
Sur un marché où le permis de conduire n’avait pas encore connu de virage numérique et que les prix des leçons et de l’apprentissage du Code de la route avaient de quoi être sélectifs, ces auto-écoles 2.0 se montraient parfois 40 % moins chères. On y reprochait seulement la qualité du suivi des élèves, alors que les moniteurs indépendants pouvaient voir un élève sur une seule heure plutôt que pendant la totalité de sa formation (minimum 20 heures de conduite).
Maintenant, ces sociétés ont peaufiné leur service. Leur présence face aux établissements traditionnels est entrée dans les mœurs et dans la législation. Entre 2017 et 2019, les manifestations des enseignes traditionnelles furent pourtant nombreuses, à l’image de la lutte des taxis face à l’arrivée des VTC sur le marché. La botte secrète d’Ornikar : élargir son activité sur une autre verticale : l’assurance auto.
C’est ainsi que l’auto-école est devenue aussi un assureur. À succès. La startup dit que ses revenus sur cette nouvelle activité sont encore infimes par rapport à l’auto-école, mais que 80 % de ses nouvelles souscriptions à un contrat d’assurance provenaient de clients qui n’avaient jamais utilisé Ornikar auparavant, pour leur permis de conduire. Le marché de l’assurance est un gâteau à 17 milliards d’euros, et l’élan de la startup est à souligner tant seuls des gros acteurs sont présents.
« Nous avons décidé de créer une nouvelle unité commerciale et d’explorer notre entreprise en tant qu’insuretech » confiait Benjamin Gaignault, le PDG d’Ornikar. « Nous sommes ravis d’investir derrière Benjamin, Flavien et leur équipe talentueuse alors qu’ils se développent à l’international et accélèrent leur offre d’assurance suite aux lancements réussis d’Onroad en Espagne et d’Ornikar Assurance », ajoutait directeur de KKR qui a mené la levée de fonds de la startup.
