L’auteur britannique Salman Rushdie hospitalisé après avoir été poignardé lors d’une conférence dans l’Etat de New York – Le Monde

Salman Rushdie lors d’un forum au Havre, le 13 septembre 2016.

L’écrivain britannique Salman Rushdie, cible de menaces de mort de la part de l’Iran depuis la publication des Versets sataniques (1988), a été agressé et poignardé au cou alors qu’il s’apprêtait à prendre la parole lors d’une conférence dans l’Etat de New York, aux Etats-Unis, rapporte vendredi 12 août l’agence américaine Associated Press (AP).

L’auteur a été évacué par hélicoptère vers un hôpital, a fait savoir la police de l’Etat de New York dans un communiqué, sans donner plus de précisions sur son état de santé. L’agresseur présumé a été arrêté, ont précisé les autorités locales.

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Un homme s’est précipité sur l’estrade de la Chautauqua Institution au moment de la présentation de Salman Rushdie et a commencé à frapper l’écrivain, selon un journaliste d’AP présent sur les lieux. Salman Rushdie est tombé et l’agresseur a immédiatement été maîtrisé, a ajouté le journaliste.

Le livre de Salman Rushdie Les Versets sataniques est interdit en Iran depuis 1988, car de nombreux musulmans le considèrent comme blasphématoire. L’année suivante, l’ayatollah Ruhollah Khomeyni, Guide suprême de la révolution islamique de 1979 à 1989, avait lancé une fatwa (décret religieux) appelant à la mort de l’auteur.

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Salman Rushdie, né en 1947 à Bombay en Inde, deux mois avant son indépendance de l’Empire britannique, essaie de ne pas être réduit au scandale provoqué par la publication des Versets sataniques. « Mon problème, c’est que les gens continuent de me percevoir sous l’unique prisme de la “fatwa” », avait dit il y a quelques années ce libre-penseur qui se veut écrivain, pas symbole.

Mais l’actualité – la montée en puissance de l’islam radical – n’a cessé de le ramener à ce qu’il a toujours été aux yeux de l’Occident : le symbole de la lutte contre l’obscurantisme religieux et pour la liberté d’expression. Déjà en 2005, il considérait que cette fatwa avait constitué un prélude aux attentats du 11 septembre 2001.

Contraint dès lors de vivre dans la clandestinité et sous protection policière, allant de cache en cache, il se fait appeler Joseph Anton, en hommage à ses auteurs favoris, Joseph Conrad et Anton Tchekhov.

Le Monde avec AFP

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