L’Assemblée nationale adopte largement le projet de loi pouvoir d’achat en première lecture – Le Figaro

Après une nuit blanche marquée, une nouvelle fois, par des débats houleux, le texte a été voté peu avant 6h du matin.

Ils y sont finalement arrivés. Aux premières heures du jour, alors que la majorité des Français dormaient encore, les députés sont venus à bout de l’examen du projet de loi «portant mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat». Après de longs débats souvent tendus, marqués par des interruptions de séance, des rappels au règlement et des invectives, en particulier entre élus du RN et de LFI, le texte final a été voté largement, avec 341 voix pour, 21 abstentions et 116 voix contre, aux alentours de 5h50, sous les applaudissements.

Les discussions auront duré un peu plus de quatre jours, légèrement plus que prévu. Plus de 1100 amendements avaient été déposés, dont seulement une poignée – autour de 80 – finalement adoptés. En guise de bouquet final, plusieurs modifications portant sur l’intitulé du projet de loi ont été étudiées en dernier : l’un d’entre eux, porté par Sandrine Rousseau et ses collègues, proposait de le renommer «des miettes et du charbon», quand un autre, avancé par les insoumis, suggérait ironiquement «pour la décroissance tranquille du pouvoir d’achat des salariés». Un symbole des conflits et remarques acerbes qui ont émaillé les échanges. «Déclaration de guerre aux salaires», «parti de fachos», «silence !»… Le ton est souvent monté, notamment lors des dernières heures, parfois chaotiques.

Contrairement à l’examen du projet de loi sanitaire, qui avait été marqué par un coup de théâtre, cette fois-ci, les oppositions n’ont pas réussi, malgré leurs efforts, à forcer l’exécutif à remanier profondément sa copie. De quoi mener l’ensemble des partis de gauche à refuser de soutenir le texte : les socialistes ont ainsi accusé le gouvernement de ne pas avoir changé, et Sandrine Rousseau a affirmé qu’un «monde» séparait la Nupes et la majorité. «Notre société va mal, et, au fond, vous y êtes totalement indifférents», a-t-elle accusé. De son côté, LR a jugé que certaines mesures allaient «dans le bon sens».

In fine, malgré leurs réticences exprimées tout au long des débats, le RN, de même que LR et LIOT (Libertés, indépendants, Outre-mer et Territoires), ont apporté leur soutien à la majorité présidentielle lors du vote final du texte. À l’inverse, LFI et les Écologistes s’y sont unanimement opposés. La Nupes n’a toutefois pas présenté un front uni : les socialistes se sont majoritairement abstenus, de même que quelques députés du groupe Gauche démocrate et républicaine.

Prochaine étape : le budget rectificatif

Modifié par les députés, le texte porté par le gouvernement comprend notamment une revalorisation anticipée des retraites et des prestations sociales, la déconjugalisation de l’allocation adulte handicapée – soutenue, fait rare, par l’ensemble des bancs -, des mesures pour assurer l’approvisionnement énergétique de l’Hexagone – qui ont suscité l’ire des membres de la Nupes -, le prolongement de la prime dite «Macron» ou encore une simplification de la résiliation à des abonnements en ligne. Après le vote à l’Assemblée, il est inscrit à l’ordre du jour du Sénat, dès jeudi prochain.

De leur côté, les députés vont enchaîner à 15h, en démarrant l’examen du budget rectificatif 2022, qui comprend également nombre de mesures pour le pouvoir d’achat. Là encore, les nuits risquent d’être longues pour terminer rapidement les discussions : plus de 950 amendements ont été déposés en séance publique, et certains sujets, dont les mesures pour atténuer la facture du plein, ne manqueront pas de susciter de fortes réactions.

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