Lacroix Electronics ajoute une corde à son arc en matière d’IoT industriel

Lacroix Electronics ajoute une corde à son arc en matière d'IoT industriel

Le groupe Lacroix Electronics s’est associé avec l’éditeur de logiciel Cartesiam, spécialisé dans l’intelligence artificielle et l’edge computing, pour s’engager sur le terrain de l’intelligence artificielle embarquée. Par ce partenariat, le groupe annonce enrichir son offre de conception et de production d’objets électroniques connectées pour le marché de la maintenance prédictive.

A l’origine, Lacroix Electronics avait expérimenté en interne la solution technologique d’intelligence embarquée “NanoEdge AI Studio” de Cartesiam en installant des capteurs de vibration intelligent sur ses fours à refusion pour en optimiser la maintenance. Après de premiers essais menés sur les sites de production en France et en Allemagne, le groupe souhaite déployer, à terme, cette solution dans « l’ensemble de nos usines » précise-t-il à ZDNet. D’autres cas d’usage sont susceptibles d’être explorés « à partir du moment où nous devons mesurer l’activité et le comportement d’une machine dans le but d’en prédire la maintenance ou les défaillances à venir » avance la direction.

« La collaboration avec Cartesiam nous apporte ainsi une compétence technologique supplémentaire en matière d’IoT dont nous ne disposions pas auparavant. Cette nouvelle compétence – l’intelligence artificielle embarquée directement sur le dispositif appelé “On-device IA” – est une réelle opportunité de développement pour Lacroix Electronics » dit la direction.

L’IoT industriel se révèle stratégique pour l’entreprise spécialisée dans la sous-traitance électronique pour les secteurs industriel, domotique, santé, automobile, avionique civil et défense. « L’IoT représente un tournant pour la sphère industrielle puisqu’à l’avenir, la quasi-totalité des produits embarqueront des capteurs. Avec l’IoT industriel, l’omnipotence des données personnelles s’efface peu à peu pour laisser place aux données industrielles, particulièrement stratégiques » témoigne Stéphane Klajzyngier, directeur général de Lacroix Electronics, cité dans un communiqué.

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Assurer la productivité de la maintenance des machines

Cette technologie répond aux problématiques auxquelles sont confrontées les industriels, à savoir « une surveillance en temps réel du fonctionnement des machines et des infrastructures pour gagner en réactivité et prise de décision, une sécurité renforcée grâce à la réduction des flux de données vers le cloud et l’analyse au plus près du capteur et enfin une empreinte carbone plus faible » indique-t-on du côté de Lacroix Electronics.

Cette technologie d’intelligence artificielle embarquée permet en outre de passer d’un « modèle de maintenance préventive nécessitant l’intervention régulière de techniciens » à un modèle de « maintenance prédictive où l’intervention est déclenchée lorsque l’analyse des données montre des prémices de dysfonctionnement. » Pour l’entreprise, ce changement de paradigme est synonyme de gain de temps précieux, garantit moins de temps d’arrêts et une diminution des risques de casses de la machine et des coûts de réparation associés.

Les grands groupes industriels s’accordent à dire qu’en moyenne, les économies réalisées en matière de maintenance prédictive sont de l’ordre de 20% du coût de la maintenance, considère la direction.

La direction précise toutefois à ZDNet que cela n’impliquera « pas de restructuration du pôle maintenance » ni de « remise en cause de nos activités historiques ». Elle soutient par ailleurs que « la connectivité et la présence de capteurs sera bien présente sur l’ensemble de nos marchés, y compris nos marchés historiques comme l’automobile, l’aéronautique, l’industrie et la défense. »

Contourner les barrières à l’entrée

Lacroix Electronics n’envisage pas non plus de nouvelles embauches. « Traditionnellement, la mise en œuvre de l’intelligence artificielle (IA) dans les dispositifs embarqués implique l’expertise de data scientists. Or, la technologie de Cartesiam permet de contourner cette barrière à l’entrée sur le marché de l’IA, se basant sur une solution on edge, permettant ainsi de largement « démocratiser » cette technologie » nous explique-t-on. « Grâce à cette expertise, Lacroix Electronics peut proposer à ses clients une solution variée de capteurs à base d’intelligence artificielle embarquée s’appuyant sur notre technologie » déclare Joël Rubino, directeur général et co-fondateur de Cartesiam.

L’analyse au plus près des capteurs entraîne aussi des avantages en matière de coût. « L’analyse se fait là où la donnée est produite et le capteur est donc en mesure de sélectionner les données pertinentes à envoyer sur le cloud. Cette étape entraîne une réduction importante des coûts de traitement des serveurs, souvent énergivores. Cette réduction du besoin de stockage amoindrit considérablement l’empreinte environnementale. D’autre part, la technologie “Edge AI” autorise une réactivité instantanée car les données collectées sont traitées sur place en temps réel » poursuit Stéphane Klajzyngier.

Interrogée, par ailleurs, sur l’avancement des travaux de la nouvelle usine connectée dans le Maine-et-Loire, la direction assure « qu’aucun report n’est envisagé à ce stade », confirmant l’objectif de livrable de l’usine au cours du seconde semestre 2021. Dans cette période troublée, l’activité Lacroix Electronics enregistre un chiffre d’affaires de 155,8 millions d’euros sur le premier semestre 2019-2020, en baisse de 4,3%. La crise sanitaire s’est traduite par un ralentissement fort et rapide de l’activité du groupe à compter du mois de mars.

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