La version géorgienne de StopCovid fait un carton sur l’AppStore français

La version géorgienne de StopCovid fait un carton sur l'AppStore français

Les consommateurs français sont semble-t-il pressés de partager leurs données personnelles pour lutter contre la pandémie de Covid-19. C’est du moins ce qu’illustre le carton que réalise actuellement l’application mobile Stop Covid dans la catégorie santé de l’Appstore français, où elle truste les places du podium depuis plusieurs jours. Seul problème : cette application n’a aucun lien avec la France ou même avec nos voisins… Il s’agit en effet d’une application conçue pour les citoyens géorgiens !

Développée par l’ONG autrichienne Novid20 en coopération avec la société Dolphin Technologies, celle-ci a en effet été déployée le 6 avril dernier par les autorités géorgiennes pour juguler la pandémie qui se déploie aussi sur son sol. Elle fonctionne sur le même principe que l’application mobile éponyme StopCovid, qui doit atterrir dans les smartphones des français le 11 mai.

A la manière de l’application actuellement à l’étude en France, elle crée en effet des identifiants anonymes pour chaque utilisateur et stocke toutes les données localement sur leur appareil à l’aide d’un chiffrement fort. A contrario de l’application française, ses utilisateurs peuvent alors décider si, quand et quelles informations ils souhaitent publier. Par ailleurs, les utilisateurs peuvent volontairement faire don de leurs données pour soutenir l’analyse scientifique et améliorer la prise de décisions gouvernementales.

« L’application est très précise et facile à utiliser », s’est réjouie la ministre de la Santé Ekaterine Tikaradze. « Cela nous aidera à réagir beaucoup plus rapidement en Géorgie. Nous voulons nous assurer que nous pouvons fournir aux malades les meilleurs soins de santé disponibles. Nous devons donc combattre cette maladie avec tous les efforts possibles. Nous n’attendrons pas d’avoir atteint la capacité de notre système de santé », a fait valoir cette dernière lors du lancement de cette application.

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Un retard acté en France ?

Quoi qu’il en soit, le succès qu’elle rencontre en France illustre bien l’impatience des consommateurs français pour pouvoir disposer d’une solution à même de permettre de limiter la pandémie actuelle. Pour rappel, celle-ci, qui n’est pas « techniquement prête » et ne devrait pas être disponible dès la fin du confinement, a pour ambition de créer un historique des smartphones détectés à proximité par le capteur bluetooth. Une technique qui doit permettre d’afficher une alerte si l’un des propriétaires des téléphones croisés dans les 14 derniers jours s’est signalé comme malade du Covid-19.

Depuis le début du mois d’avril, les discussions portent avant tout sur la façon de mettre en œuvre ces outils, dits de contact tracing, de la manière la plus appropriée. L’Inria a présenté récemment son protocole ROBERT, qui propose une approche de mise en œuvre de ce type de protocole. Parmi les autres candidats, on peut ainsi citer DP3T, un protocole soutenu majoritairement par les écoles Polytechnique de Zurich et de Lausanne, mais aussi PACT ou encore TCN.

Reste que pour que cet outil soit efficace, il faut donc que le maximum de Français l’utilisent. Or, 20 % des français ne sont pas équipés en smartphone. Et parmi les 80 % restants, 20 % utilisent un iPhone, qui ne dotera pas l’application StopCovid d’un accès permanent à la fonction bluetooth, comme l’a confirmé Apple.

Afin d’aider les gouvernements et les autorités de santé, Apple et Google ont bien annoncé le 10 avril mettre à leur disposition une base commune, pouvant être utilisée et adaptée par toutes les applications gouvernementales, et basées sur le bluetooth mais cette solution est encore loin d’avoir les faveurs des autorités françaises. De quoi promettre encore de beaux jours à l’application actuellement utilisées par nos amis géorgiens… Et par nos concitoyens.

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