La veille de la présidentielle en Biélorussie, plusieurs figures de l’opposition interpellées – Le Monde

Alors que la Biélorussie organise, dimanche 9 août, son élection présidentielle, les opérations contre les adversaires d’Alexandre Loukachenko se multiplient. Le scrutin a commencé mardi dans ce pays de 9,5 millions d’habitants, avec une participation de plus de 32 % depuis, selon les autorités.

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Maria Moroz, la cheffe de l’état-major de campagne de la candidate de l’opposition à la présidentielle, a été de nouveau arrêtée samedi, a annoncé à l’Agence France-Presse (AFP) Anna Krasoulina, la porte-parole de la candidate de l’opposition, Svetlana Tsikhanovskaïa. Elle « ne sera probablement pas libérée avant lundi », soit après le scrutin, a estimé Mme Krasoulina, ajoutant que la raison de son arrestation était inconnue.

Déjà interpellée jeudi

Jeudi, elle avait déjà été interpellée par des agents du ministère de l’intérieur, selon le quartier général de l’opposition, après s’être rendue à l’ambassade lituanienne à Minsk, avant d’être remise en liberté.

Samedi soir, une alliée de premier plan de Mme Tsikhanovskaïa a, à son tour, été appréhendée, puis relâchée, par la police, a annoncé une porte-parole. Il s’agit de Maria Kolesnikova, qui s’est rangée aux côtés de Svetlana Tsikhanovskaïa, a déclaré cette source. Elle était auparavant la directrice de campagne de Viktor Babaryko, un ancien banquier emprisonné alors qu’il souhaitait se présenter à la présidentielle.

Par ailleurs, un consultant politique, qui a travaillé pour des candidats à la présidentielle aux Etats-Unis et en Russie, est accusé en Biélorussie d’avoir aidé à organiser des manifestations et encourt jusqu’à trois ans de prison, a déclaré samedi son avocat. Vitali Shkliarov, 44 ans, est un chercheur de l’université d’Harvard, natif de Biélorussie mais basé à Washington et marié à une citoyenne américaine.

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Des « fraudes éhontées » attendues

Depuis le printemps, à la suite d’une mobilisation inattendue en faveur de l’opposition, les autorités biélorusses ont multiplié les opérations contre les adversaires de M. Loukachenko.

Deux candidats potentiels à la présidentielle de dimanche ont notamment été incarcérés, amenant l’épouse de l’un d’entre eux, Svetlana Tsikhanovskaïa, à prendre le relais, rassemblant tous les détracteurs du chef de l’Etat biélorusse derrière elle et réunissant des foules d’une ampleur inédite à l’occasion de ses meetings.

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M. Loukachenko a, quant à lui, dénoncé un complot réunissant opposants et mercenaires russes en vue de commettre un « massacre » pour tenter de déstabiliser son pays et de prendre le pouvoir. Il accuse aussi les Occidentaux, en particulier les Etats-Unis, de comploter contre lui. Svetlana Tsikhanovskaïa et Moscou ont qualifié les allégations du gouvernement de Biélorussie à leur encontre de mise en scène.

Dans un entretien vendredi avec l’AFP, la candidate de l’opposition a salué le « réveil » des Biélorusses, après plus d’un quart de siècle du régime d’Alexandre Loukachenko. Mais elle a dit aussi ne pas se faire d’illusions quant au résultat car des « fraudes éhontées » ont déjà été perpétrées au moment du vote anticipé de mardi à samedi (environ un tiers des électeurs a déjà voté). D’autant que le nombre des observateurs indépendants a été réduit au minimum.

Face à ces « informations inquiétantes », la France, l’Allemagne et la Pologne ont appelé à un scrutin « libre et équitable ».

Le Monde avec AFP

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