La vague de gel est «probablement la plus grande catastrophe agronomique» du siècle – Le Figaro

Lundi soir, le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, a regretté un «événement climatique dramatique» qui aura des conséquences pour les producteurs comme les consommateurs.

Le calvaire se poursuit pour les agriculteurs. Après plusieurs jours de lutte contre le gel, les acteurs du secteur se retrouvent face à «la plus grande catastrophe agronomique de ce début de XXIe siècle», selon le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, Julien Denormandie.

Interrogé lundi soir sur Audition publique pour LCP, Public Sénat et Le Figaro, quelques heures après une réunion de crise portant sur le dossier, le représentant du gouvernement a regretté un «événement climatique dramatique». Les fleurs et les fruits s’étaient développés après «un effet de forte chaleur […] et dans une nuit, les températures ont chuté drastiquement, et c’est venu cramer l’ensemble des dispositifs». Les pertes économiques toucheront les producteurs de fruits, de vin et la grande culture, dans de nombreuses régions, a-t-il précisé.

Il est encore trop tôt pour chiffrer précisément les pertes, mais «ce sont plusieurs centaines de milliers d’hectares qui ont été impactés», a relevé le ministre, pointant des pertes financières «très significatives». En outre, une «deuxième vague de froid» arrive cette semaine, renforçant encore les difficultés du monde agricole.

Cet épisode de gel sera ressenti, en fin de course, par le consommateur, qui aura «beaucoup moins accès» cette année à certains fruits, dont les abricots et les cerises, selon Julien Denormandie. Les importations de fruits et légumes étrangers devraient donc augmenter, et, in fine, un effet sur les prix des produits français devrait aussi être observé : «il est très probable qu’il y aura un impact sur le marché et notamment sur le prix des produits français sur les étals d’ici cet été», a noté le ministre.

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Mobilisation générale pour le monde agricole

L’exécutif explique donc avoir «mobilisé les assureurs […] mais aussi les banquiers» face à cette catastrophe, afin d’aider les professionnels, par exemple en adaptant les prêts accordés aux viticulteurs. «Cette solidarité nationale […] doit venir aussi de celles et ceux qui les accompagnent» et les acteurs financiers «ont pris l’engagement d’accompagner fortement nos agriculteurs», lundi matin, s’est félicité le ministre.

Un fonds d’aide exceptionnel a été annoncé il y a quelques jours pour «compenser les pertes de revenu», et les aides devront être pensées «sur le temps long», pour les récoltes de l’an prochain. Parmi les dispositifs mis en branle figureront le chômage partiel facilité ou une aide liée aux charges patronales.

Se pose aussi la question des assurances protégeant les récoltes : «le risque climatique n’est plus assurable par des assureurs», a souligné Julien Denormandie, plaidant pour un nouveau modèle «fondé sur une solidarité nationale, et pas que, uniquement, aux mains des agriculteurs». Le changement permettrait d’avoir un «système pérenne […] qui repose sur une contribution de l’État», en plus des assurances, car l’agriculteur «n’a pas les moyens» de s’assurer seul face aux risques climatiques.

En attendant, la mobilisation des viticulteurs et agriculteurs continue, face à une seconde vague de froid qui s’étend sur le pays. Devant les représentants de l’exécutif, lundi, les filières «ont évoqué les impacts recensés à ce jour mais avec des points de suspension étant donné que le gel continue et que cette nuit encore les producteurs étaient dans leurs vergers, dans leurs vignes (…) pour essayer de protéger ce qui peut être encore sauvé», déclarait hier à l’AFP la présidente du premier syndicat agricole FNSEA, Christiane Lambert.

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