La transformation numérique, levier incontournable pour des modèles commerciaux durables dans le secteur du pétrole et du gaz

La transformation numérique, levier incontournable pour des modèles commerciaux durables dans le secteur du pétrole et du gaz

Si aujourd’hui les énergies renouvelables prennent de l’ampleur, l’industrie pétrolière et gazière répond toujours à des besoins essentiels dans des secteurs tels que l’énergie, l’automobile et l’aéronautique ainsi que dans la production de nombreux produits de grande consommation. Mais face au défi environnemental et aux conséquences de la crise sanitaire, l’industrie pétrolière et gazière doit se réinventer et évoluer pour répondre aux nouvelles exigences des marchés.

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Le développement durable, un levier de croissance

Dans le contexte économique mondial actuel, la demande de produits pétroliers et gaziers continuera à être importante mais il n’est pas question de revenir au « business as usual » ; même les plus grandes entreprises du secteur reconnaissent qu’il est urgent d’investir dans des modèles commerciaux plus durables et de se concentrer sur la minimisation de leur empreinte carbone.

Par exemple, l’Oil and Gas Climate Initiative (OGCI), qui regroupe BP, Chevron, ExxonMobil et Shell, a annoncé en 2020 un objectif de réduction de 13 % des émissions de carbone provenant de l’ensemble des activités pétrolières et gazières en amont des sociétés membres, d’ici 2025. Cette étape prouve que cette question est une priorité pour l’ensemble du secteur et qu’elle sera au cœur de leurs stratégies de croissance après le confinement mondial.

Au cours de la prochaine décennie, les entreprises qui sauront prendre ce virage auront non seulement une longueur d’avance en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre mais deviendront fortement attractives pour tous les acteurs du marché, des jeunes talents aux investisseurs qui recherchent des placements durables.

Équilibrer les priorités

Les entreprises sont parfois amenées à élaborer leur stratégie sur des compromis. Ainsi, les dirigeants du secteur pétrolier et gazier doivent trouver un équilibre entre les contraintes à court terme et leurs aspirations à plus long terme.

À court terme, ceux-ci doivent répondre à la demande fluctuante du marché pour les produits pétroliers et gaziers, notamment en raison de l’augmentation potentielle après les multiples confinements. Parallèlement à ces priorités immédiates, il est devenu nécessaire de réfléchir à ce que sera le monde en 2030 en faisant converger les stratégies et les investissements futurs dans cette même direction.

D’autant que les pressions sont multiples. D’une part, celles-ci sont réglementaires (réduction des émissions de carbone). D’autre part, elles proviennent des attentes des consommateurs dont les pratiques plus « durables » ne cessent d’évoluer.

Satisfaire ces demandes d’un nouveau genre nécessite un changement de modèle commercial et une modernisation des technologies utilisées pour accompagner cette transformation. Pour ce faire, les technologies numériques s’avèrent essentielles à cette transition. Selon l’enquête CIO Outlook for 2021, plus de deux tiers (77,3 %) des directeurs de l’information considèrent la transformation numérique comme leur principale priorité budgétaire pour les années à venir, 72,7 % d’entre eux considérant même l’automatisation comme étant le domaine où ils prévoient les meilleurs résultats.

L’industrie pétrolière et gazière en a conscience et progresse à son tour vers la maturité numérique. Soutenues par les technologies numériques, les entreprises cherchent désormais à construire des stratégies pour des modèles commerciaux plus efficaces afin de mieux utiliser leurs ressources actuelles et décarboner leur production future.

Mise en œuvre de modèles durables

Les dirigeants du secteur pétrolier et gazier ont la possibilité aujourd’hui de s’appuyer sur trois piliers fondamentaux pour renforcer le rôle de la durabilité, à la fois dans leurs activités actuelles et dans l’élaboration des futurs modèles commerciaux.

 1- Investir dans l’efficacité

L’efficacité reste un objectif majeur pour le secteur. Plus d’efficacité signifie moins de déchets et des coûts énergétiques moindres – soit un gain à la fois commercial et environnemental. Selon le Global Center on Adaptation (GCA), chaque dollar investi dans le renforcement de la résilience climatique pourrait générer entre 2 et 10 dollars de bénéfices économiques nets. Investir dans des outils numériques pour favoriser des processus moins énergivores se révèle donc être stratégique.

La réciprocité entre l’efficience et la durabilité signifie que les dirigeants du secteur pétrolier et gazier sont incités à examiner leurs processus et opérations actuels afin de trouver des domaines et des cas d’utilisation spécifiques toujours plus efficients.

2 – Améliorer les opérations de mesure

L’amélioration de l’efficience passe par une meilleure visibilité des opérations. Il est essentiel d’avoir un aperçu en temps réel des aspects granulaires des opérations à chaque phase du processus de production afin de prendre les meilleures décisions et maximiser rapidement la valeur.

Pour y parvenir, les compagnies pétrolières et gazières doivent pouvoir analyser plus facilement leurs données. Le processus d’obtention d’informations complètes peut être plus difficile dans le secteur du pétrole et du gaz que dans d’autres secteurs en raison des difficultés liées à l’installation de capteurs dans des environnements difficiles marqués par exemple, par des températures, un niveau de corrosion et de pression très élevés. Néanmoins, c’est à partir de là que l’on peut trouver les plus importantes possibilités d’amélioration.

Il existe plusieurs éléments capables d’améliorer la visibilité et la mesurabilité des processus. Tout d’abord, il est nécessaire de normaliser les méthodes de mesure. En attribuant une valeur carbone à chaque produit énergétique, les exploitants ont la possibilité d’effectuer des comparaisons relatives et historiques afin d’identifier les moyens de réduire les déchets dans les processus actuels. 

Ensuite, il est nécessaire de capturer les données provenant de ressources hétérogènes et de rassembler les informations sous forme de données fiables et significatives. Enfin, les capacités et algorithmes de la science des données peuvent être appliqués aux données afin de déterminer où se trouvent les possibilités d’une plus grande efficience à l’avenir.

Ces technologies et approches peuvent contribuer à de meilleurs calculs et prises de décisions autour de la consommation d’énergie dans l’utilisation de l’énergie d’aujourd’hui mais aussi pour anticiper les besoins énergétiques à venir.

3 – Vers un modèle commercial net-zéro

Si le fait de « faire mieux » avec la gestion des actifs existants permet d’améliorer la performance écologique, il doit également s’accompagner d’une ambition de l’entreprise de réinventer les activités afin de mettre en place un futur modèle commercial plus durable et moins intensif en carbone.

Cette transition est donc double. D’une part, il s’agit de passer plus rapidement à des sources d’énergie plus diversifiées. D’autre part, cette transition nécessite d’investir dans l’innovation pour passer à des modèles d’exploitation plus propres. 

Les composantes de ces modèles sont variées et supposent le recours à des infrastructures efficaces et circulaires, des solutions inventives pour réduire les émissions fugitives et les – inévitables – produits carbonés, des opérations de chaîne d’approvisionnement plus légères et des approches plus ingénieuses quant à l’utilisation et la propriété des actifs.

Étant donné que les entreprises peuvent manquer de compétences dans tous ces aspects variés, le rôle des partenariats prend une importance vitale.

Pourquoi le partenariat est essentiel

Pour tirer pleinement parti des outils numériques, il est nécessaire de créer un environnement innovant et collaboratif. Les entreprises ne doivent pas se contenter de dépenser davantage en technologie ; elles doivent aussi trouver des cas concrets où les émissions de carbone peuvent être réduites. C’est là que les partenariats prennent toute leur valeur.

Les compétences des partenaires aideront les producteurs à optimiser les systèmes, à améliorer l’efficacité des processus et à maximiser la productivité des actifs… Et in fine, à leur permettre de prendre de l’avance en définissant une vision d’avenir pour leur entreprise, puis en les assistant dans l’invention et la mise en place de modèles commerciaux afin de résister aux fluctuations du marché et aux exigences réglementaires.

En maîtrisant leur environnement, les producteurs doivent saisir les occasions de concilier l’efficacité des processus avec des pratiques plus durables aujourd’hui, et être prêts à affronter la concurrence sur le marché de demain.

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