La société UnaBiz reprend Sigfox, spécialiste français de l’IoT

La société UnaBiz reprend Sigfox, spécialiste français de l'IoT

Le destin de Sigfox, le fleuron français de l’internet des objets, va continuer à s’écrire sous l’égide d’un ancien salarié de la société basée à Labège. En l’occurence Henri Bong, dont la société singapourienne UnaBiz a été désignée ce jeudi par le tribunal de commerce de Toulouse pour reprendre les rênes de Sigfox, placé en redressement judiciaire fin janvier par ce même tribunal. UnaBiz, fondée et dirigée par deux entrepreneurs français, est une société spécialisée dans l’internet des objets qui opère aujourd’hui le réseau 0G de l’entreprise française à Singapour et Taïwan.

En lice pour la reprise de Sigfox face à huit autre repreneurs potentiels, UnaBiz faisait depuis plusieurs semaines figure de favori aux yeux du CSE de l’entreprise. Pour une partie des salariés de Sigfox, la société présidée par Henri Bong pourra tirer parti de sa « parfaite connaissance » des « problématiques de Sigfox et de son écosystème » pour remettre la société toulousaine sur les rails. Le CSE vantait en outre, dans une lettre ouverte publiée le 12 avril dernier, « une culture d’entreprise proche de celle de Sigfox, ce qui diminue le risque d’une fuite des talents », pour justifier sa position.

Reste que l’immatriculation singapourienne était pointée du doigt par certains candidats à la reprise. Ces derniers ont notamment invoqué le souvenir douloureux du rachat de la société grenobloise Cycleo – une autre pépite française de l’IoT – par l’entreprise californienne Semtech en 2012, et le transfert de technologie qui en a découlé pour justifier les craintes que le rachat de Sigfox par UnaBiz ne se solde par un nouveau transfert de technologies françaises vers l’étranger. Pour éteindre les critiques, Henri Bong s’était pourtant dit « prêt à étudier la relocalisation du siège social de UnaBiz en France » en fin de semaine dernière.

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Une transition en terrain connu

Le PDG d’UnaBiz avait par ailleurs assuré qu’une filiale française – UnaBiz SAS – « a déjà été immatriculée en début de semaine [dernière, NDLR] au registre de commerce de Toulouse ». Un argument qui semble avoir fait mouche du côté du tribunal de commerce de Toulouse. Celui-ci a ainsi validé l’offre de reprise formulée par UnaBiz. La société se serait engagé à conserver 110 salariés sur les 180 que compte Sigfox SA, ainsi que les 16 salariés de Sigfox France.

Il s’agit d’un soulagement pour les salariés de Sigfox. “UnaBiz étant déjà au coeur de l’écosystème Sigfox de par ses activités d’opérateur Sigfox à Singapour et Taïwan et, de fournisseur de solutions IoT, la transition devrait être rapide et simplifiée”, ont-ils fait savoir au terme de la procédure.

Pour rappel, après quelques années de tourmente, le fleuron français Sigfox a été placé fin janvier en redressement judiciaire par ce même tribunal. La société, dont la technologie IoT 0G est majoritairement utilisée pour des services d’asset tracking (c’est-à-dire la localisation et le suivi logistique d’objets) ou de backup de connectivité, a fait les frais de la crise sanitaire, de la pénurie de semi-conducteurs et – surtout – d’une concurrence accrue ces dernières années, la forçant à réviser ses ambitions à la baisse et à céder plusieurs de ses réseaux internationaux.

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