La réponse d’Emmanuel Macron à la convention citoyenne pour le climat devra se concrétiser rapidement – Le Monde
Le rendez-vous d’Emmanuel Macron avec les 150 membres de la convention citoyenne pour le climat, lundi 29 juin, tombait à point. Au lendemain de la vague écologiste lors du second tour des élections municipales, le chef de l’Etat a pu mettre en scène sa volonté de reprendre l’essentiel – à l’exception de trois – des quelque 150 propositions avancées par la convention, qui lui avaient été transmises huit jours plus tôt.
« Nous allons continuer à déployer ensemble cet agenda de transformation écologique pour vivre mieux, ce projet humaniste que vous avez décrit », a conclu le président de la République, après 45 minutes de réponse aux six citoyens tirés au sort pour parler au nom de tous les présents, dans les jardins de l’Elysée.
Enumérant les nombreuses mesures qu’il compte transmettre aux parlementaires, assurant les citoyens de sa volonté d’aller « au bout du contrat moral » qui le lie à la convention, Emmanuel Macron a-t-il annoncé une fin de quinquennat en vert ? Car ce n’est pas la première fois que les discours du chef de l’Etat font la part belle aux engagements fermes dans la lutte sur le front climatique.
Ainsi en novembre 2018, lors de l’installation du Haut Conseil pour le climat, il évoquait « une situation d’urgence » et annonçait une « écologie à la française ». Six mois plus tard, il présentait en clôture du grand débat national, la mise en place de la convention citoyenne pour le climat, et qualifiait le climat comme « la transition la plus urgente, la plus impérieuse ». De quoi lancer un acte II du quinquennat plus vert et plus social.
« Ce sera le combat du siècle »
Plus récemment, le 13 février, à Chamonix (Haute-Savoie), pour le lancement de l’Office français de la biodiversité, Emmanuel Macron détaillait l’ensemble des politiques, s’agissant d’agriculture, d’urbanisation, de protection de la biodiversité… affirmant que « ce sera le combat du siècle, celui de notre capacité à inventer les nouvelles manières de vivre, d’habiter, de faire durablement ».
Faut-il voir alors dans le discours de lundi un nouveau tournant vers l’écologie ? Que penser de ce nouvel engagement à agir, « le temps est venu de faire » ?
Si elle attend de voir « ce qu’il va se passer pour de vrai », Laurence Tubiana, la coprésidente du comité de gouvernance de la convention, souligne les points positifs du discours du président : le soutien à la modification de l’article 1er de la Constitution, le frein à l’artificialisation des sols ou encore le moratoire sur les nouvelles zones commerciales en périphérie des villes. « Le président a reconnu un ensemble cohérent, une vision, dans les travaux de la convention », se félicite la directrice générale de la Fondation européenne pour le climat. « J’avais peur que la convention soit enterrée par la crise sanitaire ou encore les élections, mais elle est devenue un point autour duquel on se positionne », ajoute-t-elle.
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