La Reine oblige Boris Johnson à demander un report du Brexit – Le HuffPost
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BREXIT – La reine Elizabeth II a formellement approuvé la loi qui contraint le gouvernement du Premier ministre Boris Johnson à solliciter un report du Brexit auprès de l’Union européenne, a indiqué ce lundi 9 septembre après-midi la Chambre des Lords.
“La proposition de loi sur le retrait de l’UE a reçu l’assentiment royal”, a annoncé la chambre haute britannique sur Twitter. L’approbation de la reine était la dernière étape nécessaire à l’entrée en vigueur de ce texte qui vise à empêcher un Brexit sans accord.
Boris Johnson a assuré le 5 septembre “préférer être retrouvé mort au fond d’un trou” que demander un nouveau report.
Cet assentiment royal n’oblige toutefois pas l’Union Européenne à accepter ce report.
Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a exclu ce dimanche 8 septembre tout nouveau report du Brexit dans les circonstances actuelles. “Dans l’état actuel des choses, c’est non”, a-t-il déclaré dans l’émission politique Le Grand Rendez-vous.
Boris Johnson a assuré ce lundi vouloir un accord, mais Bruxelles et Londres ne parviennent pas à s’entendre sur la manière de maintenir ouverte la frontière en Irlande après le Brexit. “Un terrain d’entente a été trouvé dans certains domaines mais des divergences significatives demeurent”, selon un communiqué commun publié à l’issue d’une rencontre sans avancée majeure entre Messieurs Johnson et Varadkar à Dublin.
Aucune proposition alternative “réaliste” au “filet de sécurité”
Selon le Premier ministre irlandais, Londres n’a encore soumis aucune proposition alternative “réaliste” au “filet de sécurité” (“backstop”) en Irlande, dont Boris Johnson souhaite délester l’accord de retrait négocié par Theresa May à laquelle il a succédé.
Cette disposition vise à empêcher le retour à une frontière physique entre l’Irlande du Nord, une province britannique, et la République d’Irlande, un Etat membre de l’Union européenne. Elle prévoit que, faute de meilleure solution à l’issue d’une période transitoire, le Royaume-Uni tout entier reste dans un “territoire douanier unique” avec l’UE. Cela empêcherait, selon Boris Johnson, le Royaume-Uni de suivre une politique commerciale indépendante.
L’idée britannique de créer une zone commune sur l’île d’Irlande où s’appliqueraient les mêmes normes sanitaires et phytosanitaires a été fraîchement accueillie. Elle ne s’est d’ailleurs pas traduite par des solutions concrètes, a souligné une porte-parole de la Commission européenne.
Démissions et camouflets
Des élections permettraient à Boris Johsnon de se relancer, car il est mal en point depuis l’exclusion inédite du Parti conservateur, dont il est le chef, de 21 députés rebelles et la défection d’un autre pour les Libéraux-démocrates, une formation centriste favorable au maintien dans l’UE.
Samedi, il a subi un nouveau camouflet avec la démission d’un poids lourd de son gouvernement, l’europhile ministre du Travail Amber Rudd, après celle de son propre frère, Jo Johnson.
Selon un sondage YouGov paru dans le Sunday Times, les Tories arriveraient en tête, avec 35% des voix, soit 14 points d’avance sur le Labour. D’autres récents sondages donnent un écart plus serré entre les deux partis, mais toujours avec le Parti conservateur en tête.
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