La « phase 2 » du déconfinement présentée par Edouard Philippe jeudi après-midi – Le Monde
Ouverture des restaurants ? Régions qui passent au vert ? Réouverture des lycées ? Déplacements à plus de 100 km ? Les questions sont nombreuses ; et les attentes, grandes. Sous forte pression pour desserrer l’étau, Edouard Philippe et son gouvernement présentent l’acte II du déconfinement jeudi 28 mai, avec des assouplissements attendus à partir du 2 juin au vu d’une situation sanitaire encourageante.
-
Une seconde vague de mesures présentée à 17 heures
Après un premier déverrouillage le 11 mai, la seconde vague de mesures sera décidée dans la matinée en conseil de défense, avec en ligne de mire la relance de l’activité économique. Le tout sera présenté à 17 heures par Edouard Philippe et plusieurs ministres.
Parmi les mesures attendues, les parents attendent de savoir si les collègiens de 4e et 3e, voire les lycéens seront autorisés à retourner en cours et comment l’oral du bac de français sera organisé.
Concernant les déplacements, le secrétaire d’Etat au tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, a indiqué que le cercle, fixé pour l’heure à 100 km, à vol d’oiseau, « pourra augmenter de façon concentrique ». Enfin, la décision sur la réouverture des parcs et jardins est également attendue. Le sujet est l’objet d’une passe d’armes à Paris entre le gouvernement et la maire socialiste, Anne Hidalgo, qui plaide ardemment pour leur réouverture.
Les clubs de sports attendent de leur côté un feu vert pour rouvrir leurs portes, alors que plusieurs pays voisins ont rouvert piscines, salles de gym et club de fitness sous certaines conditions.
Quant aux transports en commun, le port du masque restera obligatoire « tant qu’on n’a pas un traitement » contre le Covid-19, a estimé mercredi la ministre de la transition écologique et solidaire, Elisabeth Borne.
-
La circulation du virus « largement ralentie »
Sur le front sanitaire, les conditions s’améliorent, avec un reflux continu du nombre de malades graves en réanimation (1 501 mercredi, soit 54 de moins que la veille). Depuis début mars, le virus a tué 28 596 personnes (+ 66 en 24 heures), dont près de la moitié résidaient en Ehpad et autres établissements. « La circulation du virus s’est largement ralentie », selon les premières conclusions du dispositif de traçage de la Sécu.
Pour l’heure, quatre régions (Ile-de-France, Hauts-de-France, Grand Est et Bourgogne-Franche-Comté) ainsi que Mayotte sont colorées en rouge et leurs présidents font pression pour en sortir.
-
Le Parlement donne son feu vert à l’application StopCovid
Le Parlement a soutenu mercredi soir, dans un vote non contraignant, l’application pour smartphones StopCovid, un outil de traçage pour aider à lutter contre l’épidémie, mais jugé liberticide par ses détracteurs, dont quelques voix dissonantes au sein même du parti présidentiel LRM.
Clivante, l’application a été rejetée par le chef de file des Républicains à l’Assemblée, Damien Abad, mais soutenue par son homologue au Sénat, Bruno Retailleau. A gauche, le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a mené la charge contre un projet « inefficace » et « liberticide ».
-
Plusieurs plans d’aide pour relancer l’économie
L’urgence pour l’exécutif est de relancer la machine économique alors que 84 % des Français se disent inquiets de la récession qui devrait largement dépasser les − 8 % envisagés par le gouvernement cette année. Mais, pour le seul deuxième trimestre, la chute du PIB pourrait atteindre « environ 20 % », après − 5,8 % au premier, a estimé mercredi l’Insee.
Emmanuel Macron a débloqué mardi huit milliards d’euros pour secourir la filière automobile, fortement affectée par la crise du coronavirus. Des aides qui viennent s’ajouter aux 3 milliards d’euros d’exonérations de cotisations sociales promis aux autres secteurs touchés (restauration, tourisme, culture…), afin d’éviter faillites et licenciements.
La France pourrait aussi bénéficier d’un plan de 750 milliards d’euros de la Commission européenne, destiné à relancer les économies des pays européens qui ont payé un prix exorbitant à la pandémie. La France serait le quatrième bénéficiaire (après l’Espagne, l’Italie et la Pologne) avec 38,7 milliards de subventions.
-
Coup d’arrêt pour l’hydroxychloroquine
Après des semaines de polémique, le gouvernement a mis fin mercredi à l’autorisation d’utiliser ce médicament contre le Covid-19 à l’hôpital, se défendant de toute décision « politique » à l’encontre du controversé Pr Didier Raoult, qui promeut un traitement du Covid associant cette molécule à un antibiotique.
L’institut dirigé par le professeur, l’IHU Méditerranée Infection de Marseille, a lui fait savoir qu’il « continuerait à traiter » ses patients « avec les traitements les plus adaptés ».
Retrouvez tous nos articles sur le coronavirus dans notre rubrique
Sur l’épidémie
Sur le déconfinement et ses enjeux