La pandémie mondiale de coronavirus paraît inéluctable – Le Monde

Un checkpoint à l’entrée de la « zone rouge », le 24 février à Ferno, près de Milan.

Un checkpoint à l’entrée de la « zone rouge », le 24 février à Ferno, près de Milan. GABRIELE MICALIZZI / CESURA POUR « LE MONDE »

Sommes-nous à la veille d’une pandémie, voire déjà dans cette situation ? Le développement de foyers actifs de Covid-19 hors de Chine – en Corée du Sud, en Iran et en Italie – a peut-être sonné le glas des espoirs de contenir l’épidémie à l’intérieur des frontières du pays où elle a pris naissance. Pour autant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) se refuse encore à employer le terme de pandémie. Dans un cas comme dans l’autre, la question essentielle est de savoir apporter une réponse adaptée à la réalité de la situation.

Lundi 24 février, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a égrené quelques chiffres. Le Chine avait notifié à l’OMS un total de 77 362 cas de Covid-19 – la maladie que le coronavirus provoque –, dont 2 618 mortels, tandis que 2 074 cas, dont trois mortels, étaient dénombrés dans vingt-huit autres pays. Au cours des vingt-quatre heures écoulées, la Chine avait rapporté 416 nouveaux cas et 150 décès. le docteur Tedros s’est dit « encouragé par le déclin persistant des cas en Chine ».

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La mission internationale envoyée sur place par l’OMS avait pris le vol retour plus tôt dans la journée et a envoyé son rapport, dont le directeur a brièvement évoqué les conclusions qui doivent être publiées mardi 25 février. Les scientifiques envoyés par l’OMS ont considéré que « l’épidémie a atteint son pic et suivi une courbe en plateau entre le 23 janvier et le 2 février et a régulièrement décru depuis. Ils ont constaté qu’il n’y avait pas eu de changement significatif dans le génome du virus. Ils ont noté que le taux de létalité se situe entre 2 et 4 % à Wuhan et 0,7 % hors de cette ville » qui a été l’épicentre de l’épidémie, a résumé le docteur Tedros. Le directeur général a ajouté que la mission a appris que « pour les personnes ayant une forme bénigne de la maladie, le temps de guérison est d’environ deux semaines, tandis que celles ayant une forme sévère ou critique guérissent en trois à six semaines ».

« Un potentiel pandémique »

Le docteur Tedros a précisé que la mission avait « estimé que les mesures prises en Chine avaient évité un nombre significatif de cas », avant de lancer : « Le message clé, qui devrait donner de l’espoir, du courage et de la confiance à tous les pays, c’est que le virus peut être contenu et, en effet, c’est ce qu’ont exactement fait beaucoup de pays. » Un encouragement qui a étonné certains spécialistes comme l’épidémiologiste spécialiste de la modélisation des maladies infectieuses Marc Lipsitch (Ecole de santé publique d’Harvard) qui interroge sur Twitter : « Lesquels [pays ?] et quelle est la solidité des preuves ? » Surtout quand l’OMS se refuse à parler d’une pandémie.

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