La mort de Vanille, l’enfant enlevée par sa mère à Angers, requalifiée en assassinat – Le Monde

La mère de la petite Vanille, l’enfant retrouvée morte étouffée dimanche à Angers dans un conteneur à vêtements, avait prémédité son passage à l’acte, a annoncé, lundi 10 février, le procureur d’Angers, Eric Bouillard. Les faits présentés « relèvent de la qualification juridique d’assassinat », a fait savoir le procureur en conférence de presse.

« Le mobile du passage à l’acte semble être lié à son départ du centre maternel, a précisé le magistrat. [Ce] départ lui avait été annoncé le 3 décembre 2019, jour où elle a décidé, par divers moyens (…), de donner à la mort à son enfant. »

« La maman avait prévu un plan »

Hébergée depuis un an dans le centre maternel d’Angers, un foyer pour femmes enceintes et mères isolées, Nathalie Stephan, 39 ans, voyait occasionnellement sa fille, qui avait été confiée à une famille d’accueil. La mère, qui présente des troubles psychiatriques importants, avait quitté son foyer vendredi à 11 heures. Elle aurait dû ramener sa fille à 17 h 30 à sa référente de l’ASE (Aide sociale à l’enfance). Leur absence a donné lieu au déclenchement du dispositif alerte enlèvement. Nathalie Stephan avait été retrouvée seule dimanche matin, dans un hôtel de Nantes.

« La maman avait prévu un plan, a caché ce plan et a aussi dissimulé sa situation réelle, a déclaré le procureur. Une situation de désœuvrement, d’isolement complet et de refus aussi de son départ du centre maternel. » Le passage à l’acte a eu lieu le 7 février, date de l’anniversaire de l’enfant. Eric Bouillard poursuit :

« Entre le 3 décembre et le 7 février, aucun signe ne nous permettait de penser que ce passage à l’acte était envisagé par la maman. Au contraire. Les éducateurs décrivent une évolution positive d’une maman qui s’investissait de plus en plus dans le lien (…) et qui avait rassuré les personnes qui l’encadraient. »

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« Il n’y a eu absolument pas de négligence de l’ASE »

Dimanche soir, le procureur avait réitéré qu’à « aucun moment la mère n’avait par le passé mis en danger l’un ou l’autre de ses enfants ». Lundi, la garde à vue était « toujours en cours ». Elle devrait prendre fin mardi matin pour une présentation à un juge d’instruction pour des faits « d’homicide volontaire aggravé » en tant que mère de la victime, mineure de moins de 15 ans.

Présent au côté du procureur, le président du département du Maine-et-Loire, Christian Gillet, a évoqué le « parcours très particulier » de Nathalie Stephan. Issue d’une fratrie de trois enfants, au milieu de deux frères, et de parents handicapés, elle avait elle-même été placée à l’ASE. « Il n’y a eu absolument pas de négligence de l’ASE, je suis formel », s’est défendu M. Gillet.

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