La métropole de Strasbourg inaugure le premier RER hors de l’Ile-de-France – Le Monde

Dans la gare d’Obernai, le 1er décembre 2022.

Deux semaines après la volonté affichée d’Emmanuel Macron de développer un réseau de RER « dans dix grandes agglomérations », la région Grand-Est et l’Eurométropole de Strasbourg mettent cet objectif en pratique, et inaugurent dimanche 11 décembre le Réseau express métropolitain européen (REME).

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Emmanuel Macron surprend en annonçant sans concertation des projets de RER dans dix métropoles françaises
  • 800 trains supplémentaires par semaine

Le projet, lancé en 2018, est antérieur aux annonces du président de la République. Il consiste à créer un « choc d’offre » avec 800 trains supplémentaires par semaine dans un premier temps, pour mieux desservir Strasbourg, sa métropole et les villes à une quarantaine de kilomètres alentour (Saverne, Haguenau, Obernai, Sélestat…). A partir de l’été 2023, le réseau devrait compter plus de 1 000 trains supplémentaires, soit une augmentation de 43 % de l’offre de transport dans 95 gares.

Avec 670 arrêts par jour, Strasbourg devient « la plus grande gare TER » de France, assurent les collectivités. L’amplitude horaire est élargie, de 5 heures à 23 heures, avec des trains toutes les quinze minutes aux heures de pointe dans 13 gares, et une hausse des fréquences également le week-end. Une nouvelle ligne relie aussi depuis dimanche deux villes de la métropole, Saverne et Sélestat, sans correspondance à Strasbourg.

L’enquête : Article réservé à nos abonnés RER dans les grandes métropoles : les difficultés d’un déploiement qui a déjà commencé
  • Un investissement de 700 millions d’euros

Le projet a nécessité 700 millions d’euros d’investissement, selon Jean Rottner, président (LR) du conseil régional. Le REME devrait encore mobiliser 600 millions d’euros « dans les cinq ans qui viennent », notamment pour développer des dessertes vers l’Allemagne.

Les coûts de fonctionnement, recettes déduites, sont estimés à 14,5 millions d’euros par an, répartis à égalité entre la région et l’Eurométropole.

Strasbourg devient « la plus grande gare TER » de France, selon les collectivités locales.
  • Limiter l’usage de la voiture

Le REME s’appuie sur la « multimodalité » pour faciliter les connexions des voyageurs avec d’autres modes de transports, notamment de nouveaux cars avec des voies spécifiques, mais aussi les tramways strasbourgeois, les bus, ou les parkings à vélos. « L’objectif est de permettre aux usagers de prendre le train aussi facilement que certains prennent le tramway, explique Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole chargé des mobilités. On souhaite que les automobilistes voient le ferroviaire comme une alternative plus efficace et moins chère. »

Il s’inscrit dans une réflexion globale pour réduire l’usage de la voiture, alors que la zone à faibles émissions instaurée dans l’Eurométropole de Strasbourg doit interdire l’accès aux véhicules Crit’Air 5 ou sans vignette à partir du 1er janvier 2023.

  • « On n’y arrivera pas », s’inquiète SUD-Rail

Cette nouvelle offre de transport inquiète cependant les syndicats de la SNCF, qui pointent les retards dans la livraison des trains et le recrutement du personnel. « Nous n’arrivions déjà pas à assurer le plan de transport 2022 sans le REME, on l’a respecté à l’optimum seulement quinze jours sur l’année. Alors 30 trains supplémentaires quotidiens, à effectifs constants ou presque, on n’y arrivera pas », avertit Alexandre Welsch, délégué SUD-Rail. Le syndicaliste aurait préféré reporter de quelques mois l’inauguration de ce RER strasbourgeois, le temps de terminer la formation des nouveaux conducteurs et de réceptionner tout le matériel.

Le Monde avec AFP

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading