La marine nationale affirme ne pas avoir refusé d’arrêter mi-mars la mission du Charles-de-Gaulle – Ouest-France

Eric Lavault, porte-parole de la marine nationale, nie les accusations anonymes d’un marin, qui affirmait que le ministère des Armées aurait refusé de mettre à la mission du Charles-de-Gaulle mi-mars.

Le Charles de Gaulle à Toulon, le 16 avril 2020. | REUTERS/ERIC GAILLARD

  • Le Charles de Gaulle à Toulon, le 16 avril 2020.
    Le Charles de Gaulle à Toulon, le 16 avril 2020. | REUTERS/ERIC GAILLARD
Le ministère des Armées n’a pas refusé de mettre un terme à la mission du porte-avions Charles de Gaulle dès la mi-mars, comme l’a affirmé un marin sous couvert de l’anonymat, a affirmé ce jeudi 16 avril le porte-parole de la marine nationale.

« Une information erronée », pour Eric Lavault

Un membre d’équipage qui fait partie du tiers des marins testés positif, a affirmé à la radio France Bleu que le commandant du porte-avions nucléaire aurait proposé d’en interrompre la mission dès l’escale à Brest, du 13 au 16 mars. Selon lui, cette proposition aurait été refusée par le ministère.

« Très officiellement, je démens cette information. Elle est erronée », a répondu jeudi sur RTL le porte-parole, le capitaine de vaisseau Eric Lavault.

« Il faut que les gens comprennent qu’il est hors de question de mettre en danger un équipage », a-t-il ajouté. « Le coeur du système de combat d’un navire, c’est son équipage. Donc, c’est le bien le plus précieux ».

668 marins positifs

Le bâtiment (1 750 marins) et la frégate de défense aérienne qui l’accompagnait (200 marins) ont rejoint le port de Toulon dimanche avec deux semaines d’avance sur son programme, après la découverte initiale d’une cinquantaine de cas de Covid-19.

Mardi soir, sur les 1 767 marins du groupe aéronaval testés, 668 s’étaient révélés positifs sachant que les résultats d’un tiers des tests manquaient encore.

L’origine de la contamination du porte-avions reste une énigme. L’équipage, en mission depuis trois mois, n’a pas été en contact avec un élément extérieur après cette escale à Brest, au cours de laquelle une relève d’une cinquantaine de personnes est montée à bord et des centaines de marins sont descendus à terre.

Deux enquêtes diligentées

Deux enquêtes, une de commandement et une épidémiologique, ont été diligentées.

« Je pense qu’il faut bien se garder, comme je le constate actuellement, de dresser des hypothèses. On a tous en tête effectivement l’escale de Brest, mais il y a probablement d’autres hypothèses et c’est l’enquête épidémiologique qui répondra », a ajouté Eric Lavault.

D’autres médias, notamment Médiapart, ont cité des sources accusant les autorités de négligence. Interrogé sur d’éventuelles tensions sur le navire, le porte-parole a renvoyé la question à l’enquête de commandement.

« On va vérifier la chronologie des évènements, leur enchainement, identifier les causes, pour tirer des conclusions et un retour d’expérience qui permettra que ça ne se reproduise pas », a-t-il expliqué.

« Sang froid »

Jeudi matin, le médecin référent pour la force d’action navale, Laurent-Melchior Martinez, avait indiqué qu’aucun symptôme de Covid-19 n’avait été remonté au Service de santé des armées (SSA) à l’escale de Brest.

« On n’a pas encore le résultat de cette enquête (épidémiologique), j’espère qu’elle pourra nous dire d’où vient cette contamination », a-t-il ajouté.

« Je comprends l’inquiétude des gens. Mais il faut aussi garder son sang froid (…). On veut tous savoir ce qui s’est passé, des enquêtes sont en cours », a souligné à ses côtés Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée.

Parmi les 20 marins toujours hospitalisés jeudi, un cadre est en réanimation et son état est stationnaire. « Les autres marins hospitalisés ont une surveillance renforcée. Aujourd’hui ils n’ont pas de problème (…) mais il faut faire preuve de précaution », a précisé le médecin militaire.

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