La gauche très discrète après les propos de Mélenchon sur les attentats – Le Monde

Jean-Luc Mélenchon, évoque la vidéo d’un youtubeur d’extrême droite et l’appel au meurtre dont il se dit victime, à l’Assemblée nationale, le 7 juin.

A gauche, la discrétion est de mise. Depuis les déclarations de Jean-Luc Mélenchon, dimanche 6 juin, sur le fait qu’avant chaque élection présidentielle il y a un événement « gravissime » – le candidat à la présidentielle cite les attentats de Mohammed Merah en 2012, « l’affaire Papy Voise » en 2002 et l’attentat sur les Champs-Elysées en 2017 – ses camarades des autres formations de gauche ne se bousculent pas pour le défendre. Ni les communistes ni les écologistes sollicités n’ont donné suite. Et pour ceux qui se sont exprimés, comme par exemple la porte-parole des écologistes Eva Sas, c’est pour condamner le tribun qui aurait tenu, selon elle, des « propos irresponsables, pas ceux d’un homme d’Etat ».

Lire notre décryptage : Jean-Luc Mélenchon contre-attaque en pointant la violence d’extrême droite

A moins de deux semaines du premier tour des élections régionales, cette polémique tombe au plus mal. La France insoumise (LFI) fait partie de coalitions dans les seize régions. Dans quatre d’entre elles, c’est l’un de ses militants qui conduit la liste. Mettre en cause le leader « insoumis » reviendrait à se fâcher avec le mouvement. Avec, potentiellement, des conséquences importantes : soit perturber les alliances déjà scellées, soit obérer tout rapprochement entre les deux tours. Prudence, donc.

Les « insoumis », eux, ont fait bloc autour du leader, expliquant peu ou prou que les gens avaient mal compris et que le député des Bouches-du-Rhône parlait en réalité « de l’instrumentalisation qui peut être faite de ce genre d’événements, pour diviser, inciter au racisme », selon la formulation d’Eric Coquerel, député LFI.

« Il est en vrille »

Du côté des socialistes, même si on est profondément choqué par la teneur des propos, on estime qu’il ne faut pas en rajouter. « Il n’en rate pas une, mais trouvez quelqu’un d’autre pour taper sur lui », lâche un cadre. « Il est en vrille », soupire un autre. Pas de condamnation officielle, ni de déclaration des responsables nationaux cependant. Olivier Faure, le premier secrétaire du PS, a simplement retweeté une réaction de Latifa Ibn Ziaten, la mère du militaire abattu par Mohammed Merah en 2012, déclarant que « les propos de Jean-Luc Mélenchon sont inadmissibles et ne devraient même pas être tenus ».

Même chose pour la maire de Paris, Anne Hidalgo, qui a retweeté la déclaration de l’avocat Patrick Klugman – son ancien adjoint – menaçant, au nom des familles des victimes, le député des Bouches-du-Rhône d’une plainte s’il ne retirait pas ses propos. Seule Valérie Rabault, députée (PS) de Tarn-et-Garonne, a publiquement réagi en jugeant ses mots « inacceptables ». « Ces attentats, je les ai vécus en première ligne, je pense qu’on ne peut pas faire de la démagogie sur tout. Après ce type de déclaration, on ne peut pas prétendre à devenir président de la République », détaille-t-elle au Monde. A ses yeux, cette sortie ne relève pas de l’emballement possible lors d’une interview en direct : « Mélenchon sait manier le verbe et si une gaffe peut arriver, dans ce cas, on fait un rétropédalage. Cela n’a pas été le cas », ajoute la présidente du groupe socialiste à l’Assemblée nationale.

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