La France accuse un retard en matière d’adoption des technologies numériques

La France accuse un retard en matière d'adoption des technologies numériques

Les entreprises européennes sont à la traîne par rapport aux Etats-Unis en ce qui concerne l’adoption des technologies numériques. C’est le constat sans appel que dresse un rapport de la Banque européenne d’investissement (BEI), publié en début de semaine, dans lequel près de 66% des entreprises industrielles de l’UE déclarent avoir adopté au moins une technologie numérique, contre 78% aux Etats-Unis.

La France se situe parmi les pays modérés dans le classement européen, au même titre que la Bulgarie, l’Allemagne et l’Espagne. Si le taux d’adoption de l’impression 3D et de la robotique y est bien supérieur à la moyenne de l’UE et des États-Unis, il est en revanche globalement inférieur à la moyenne dans l’ensemble des secteurs d’activités.

Dans l’industrie, les entreprises françaises ont très peu déployé l’internet des objets par rapport aux Etats-Unis, de même que l’intelligence artificielle (en dessous des 20% d’adoption). Dans le secteur de la construction, le taux d’adoption des technologies numériques est globalement bas, tandis qu’aux Etats-Unis, le rapport souligne que les drones et l’IoT sont davantage prisés. Dans le secteur des services, la France accuse également un certain retard en matière de réalité virtuelle et d’intelligence artificielle par rapport à la moyenne européenne et américaine. Sur le marché de l’infrastructure, l’impression 3D en France est plus forte qu’ailleurs, ce qui est loin d’être le cas en matière d’IoT et d’IA.

Le « manque de disponibilité du personnel » est l’argument le plus souvent cité parmi les obstacles à l’investissement, en particulier pour les entreprises numériques, immédiatement suivi par la « réglementation du marché du travail » avance le rapport.

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La France loin derrière le Danemark et les Pays-Bas

La BEI note que la numérisation est associée à une meilleure performance des entreprises, et les entreprises numériques auront plutôt tendance à être « plus  performantes et plus dynamiques ». Seuls quatre pays européens se hissent en tête du classement, devant les Etats-Unis, à savoir le Danemark, les Pays-Bas la République Tchèque et la Finlande.

De manière générale, le gap entre l’Europe et les Etats-Unis est particulièrement fort dans le secteur de la construction, où la part des entreprises numériques atteint 40% dans l’Union européenne, alors qu’elle est de 61% aux Etats-Unis, souligne le rapport. La différence de taux d’adoption entre les entreprises européennes et américaines est par ailleurs de 13 points de pourcentage dans les services et de 11 points dans le secteur des infrastructures.

La BEI avance que la taille des entreprises est déterminante. Le rapport note qu’il y a beaucoup de petites entreprises dans l’UE. « Les grandes entreprises ont un taux d’adoption du numérique plus élevé que les petites entreprises, tandis que les petites entreprises ont tendance à adopter un comportement résolument non numérique. Si les décideurs politiques européens veulent combler le fossé avec les États-Unis, ils doivent s’attaquer aux obstacles structurels à l’investissement dans la numérisation. La prise de conscience d’un potentiel numérique est cruciale et nécessite des compétences » déclare la BEI.

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