La fièvre malgré tout pour le retour des Bleus en France – L’Équipe

Vingt-quatre heures après une finale d’anthologie contre l’Argentine (3-3, 2-4 aux tirs au but), la fièvre n’était pas encore retombée. Elle a du moins semblé reprendre, lundi soir, alors que les Bleus, finalistes malheureux autant que magnifiques, rentraient en France. Les Tricolores, qui avaient atterri à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle aux alentours de 20 h, sont venus saluer les supporters français à la Concorde. Comme il est de coutume après une grande compétition internationale, la bande à Deschamps s’est rendue à l’hôtel de Crillon dans le VIIIe arrondissement de Paris, où s’étaient déjà rendus les Bleus en 1998 (victoire en Coupe du monde face au Brésil 3-0), 2000 (victoire à l’Euro face à l’Italie 2-1 a.p.) et 2006 (défaite en finale de la Coupe du monde 1-1, 5-3 aux t.ab.).

« C’est déjà incroyable d’avoir accompli ça dans ce cadre-là »

Un supporter

Quatre ans et demi après le sacre français en Russie (face à la Croatie, 4-2), les festivités ont repris place de la Concorde, et avec la manière. Pas refroidis par la nuit de décembre parisienne, près de 50 000 fans, selon la police, sont venus saluer leurs héros, preuve d’un engouement toujours présent pour l’équipe de France, en témoignent les records d’audience de la finale (24,08 millions de téléspectateurs ont été dénombrés).

La station « Concorde » du métro fermée, les supporters des Bleus ont rejoint la place éponyme à pied, formant un joyeux cortège, drapeau français noué autour du cou ou brandi en l’air. Sur le chemin, les discussions n’ont cessé de refaire le match de la veille, les moments forts de la partie, les analyses et les débats encore intacts, comme déjà cristallisés dans la mémoire collective. Les uns réfutant des choix arbitraux (« Il n’y avait pas faute sur Di Maria »), les autres admirant la classe des joueurs notamment celle de Kylian Mbappé, que tous n’appellent désormais plus que par son surnom, « Kik’s ». Certains encore remettant dans son contexte le résultat accompli par une équipe si durement touchée par les blessures avant (Kanté, Pogba, Kimpembe, Maignan) et pendant (Nkunku, Lucas Hernandez, Benzema) la compétition : « C’est déjà incroyable d’avoir accompli ça dans ce cadre-là ! On est tellement fiers de leur parcours ! » , confiait, ému, un supporter français.

Les Bleus au balcon du Crillon (A. Mounic/L'Equipe)

Les Bleus au balcon du Crillon (A. Mounic/L’Equipe)

À l’applaudimètre, Kylian Mbappé a remporté la palme

Les joueurs annoncés aux alentours de 20 h 30 à la Concorde, les Marseillaise et les « Allez les Bleus » ont commencé à se faire plus nombreux après 20 heures. Arrivés finalement sur les coups de 21 h 30, les Bleus ont salué les fans depuis le balcon du Crillon pendant une quinzaine de minutes, provoquant l’hystérie d’un public qui avait déjà craqué plusieurs fumigènes et perdu sa voix à s’époumoner depuis longtemps. Les visages des joueurs de l’équipe de France ont bien sûr paru fermés, logique réponse de footballeurs passés tout prêts du rêve.

À l’applaudimètre, le meilleur buteur de la compétition Kylian Mbappé a remporté la palme du joueur le plus fêté. Son nom a été scandé avant que des « Giroud, Giroud ! » et des « Deschamps, Deschamps ! » ne soient entonnés à leur tour. Des feux d’artifice ont enfin illuminé la nuit parisienne dans laquelle résonnait déjà le son des clappings alors que les Bleus regagnaient l’intérieur de l’hôtel où ils allaient dîner et passer la soirée. À table, après une campagne mondiale largement réussie, mais forcément amère pour des compétiteurs affamés, de quoi allaient-ils parler ? Nul ne le sait. De leur côté, les fans, eux, abordaient déjà une question : « Tu crois qu’on peut gagner le prochain Euro ? »

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