La COP27 prolongée jusqu’à samedi – Le Monde

La Ghanéenne Nakeeyat Dramani Sam pose avec une pancarte portant l’incription « arriérés de paiement » à la COP27 de Charm El-Cheikh, le 18 novembre 2022.

La COP27 va jouer les prolongations jusqu’à samedi, pour d’ultimes négociations afin de sortir de l’impasse sur le financement par les pays riches des dégâts dus au réchauffement subis par les pays pauvres et sur la réaffirmation des ambitions climatiques.

« Je suis toujours préoccupé par le nombre de questions non résolues, notamment sur les finances, l’atténuation [des émissions de gaz à effet de serre], les pertes et dommages » causés par le changement climatique, a lancé vendredi l’Egyptien Sameh Choukri, président de la Conférence des parties, en s’adressant aux délégués réunis en séance plénière à Charm El-Cheikh. Le ministre des affaires étrangères égyptien a donc annoncé la prolongation d’une journée de la COP, qui devait s’achever vendredi. Il a invité les délégués à « passer la vitesse supérieure » et à « coopérer pour résoudre les questions en suspens aussi rapidement que possible ».

Les travaux de la Conférence, qui s’est ouverte le 6 novembre, butent depuis plusieurs jours sur les mêmes questions, et, sous couvert d’anonymat, des délégués ont multiplié les critiques sur la conduite des négociations par la présidence, mais sur un des dossiers au moins, celui des pertes et dommages, un compromis semble se dessiner.

Fonds de réponse

L’année 2022 a été jalonnée de catastrophes dues au changement climatique telles qu’inondations, sécheresses et mégafeux. Les pays riches étaient depuis des années très réticents à l’idée d’un financement spécifique, mais tard jeudi l’Union européenne a accepté le principe d’un « fonds de réponse aux pertes et dommages », assorti de conditions, par exemple qu’il soit réservé aux « plus vulnérables » et qu’il ait une « base de contributeurs élargie » – en d’autres termes, des pays émergents disposant de moyens importants comme la Chine.

Une option similaire figure dans un projet de résolution mis en circulation jeudi soir tard par les facilitateurs de ce dossier. La ministre du changement climatique pakistanaise, Sherry Rehman, présidente en exercice du puissant groupe de négociations G77 associé à la Chine, a jugé vendredi cette option acceptable « avec quelques changements ». Reste à connaître l’opinion de la Chine et des Etats-Unis, respectivement premier et deuxième pollueurs mondiaux.

« Heure de vérité »

« C’est l’heure de vérité », a dit à l’AFP Rachel Cleetus, économiste en chef de l’ONG américaine Union of Concerned Scientists : « La Chine et les Etats-Unis peuvent débloquer ce dossier dans les vingt-quatre dernières heures. » « C’est notre offre finale », a insisté vendredi matin le vice-président de la commission européenne Frans Timmermans : « Dans toute négociation, si vous faites des pas en avant et que l’autre partie ne bouge pas, à un moment c’est terminé. »

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Toutes ces discussions financières se déroulent dans un contexte de grande méfiance, les pays riches n’ayant jamais tenu leur engagement de 2009 de porter à 100 milliards de dollars par an les financements à destination des pays en développement pour l’adaptation au dérèglement climatique et la réduction des émissions. La présidence égyptienne a publié vendredi matin un nouveau projet de texte final.

Dans un autre chapitre délicat, la réduction accrue des émissions responsables du réchauffement, le nouveau texte réaffirme la résolution « à poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C », se référant clairement aux objectifs de l’accord de Paris.

Pierre angulaire de la lutte contre le changement climatique, cet accord de 2015 vise à limiter le réchauffement de la planète « nettement en dessous de 2 °C » par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible à 1,5 °C, mais les engagements actuels sont loin de permettre de tenir cet objectif. Selon les analyses de l’ONU, ils permettent au mieux de limiter le réchauffement à 2,4 °C d’ici à la fin du siècle.

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Le Monde avec AFP

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