La Chine lance trois jours d’exercices militaires par des tirs en direction de Taïwan – Le Monde

Des hélicoptères militaires chinois survolent l’île de Pingtan (Chine), en direction de Taïwan, le 4 août.

A midi, heure de Pékin, l’Armée populaire de libération a lancé ses plus grands exercices militaires jamais effectués à proximité de Taïwan, jeudi 4 août. Des hélicoptères de l’armée de l’air chinoise ont survolé l’île de Pingtan, dans la province du Fujian, en direction de Taïwan, d’après des vidéos de journalistes de l’AFP sur place, et des tirs de missiles de précision ont été effectués.

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Au lendemain du départ de Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants américaine, qui s’est entretenue avec la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen, des navires de guerre et des avions de combat chinois sont déployés dans six zones tout autour de l’île de Taïwan pour trois jours d’exercices qui risquent de perturber le trafic maritime dans le détroit de Taïwan, et présentent des risques d’escalade militaire importants. En effet, les zones choisies par l’état-major chinois pour les exercices empiètent sur les eaux territoriales taïwanaises (20 kilomètres autour des côtes).

« Acte irrationnel »

La visite de Mme Pelosi, la plus haute représentante américaine à se rendre à Taïwan depuis vingt-cinq ans, a suscité d’intenses protestations de la part de la Chine. Pour Pékin, la visite a « affecté gravement le fondement politique des relations sino-américaines, violé gravement la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Chine », a insisté un communiqué du ministère des affaires étrangères le 2 août. Pékin avait averti les Etats-Unis et Taïwan de « conséquences sérieuses », mais c’est surtout l’île indépendante, dont Pékin revendique la souveraineté, qui a subi les foudres de la Chine. Dans deux communiqués séparés, les dirigeants des pays riches du G7 et ceux de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean), ont fait part de leur inquiétude et appelé à une désescalade des tensions.

Mercredi, le ministère taïwanais de la défense a protesté : « Certaines des zones des manœuvres de la Chine empiètent sur les eaux territoriales de Taïwan », a déclaré Sun Li-fang, le porte-parole du ministère taïwanais de la défense, fustigeant « un acte irrationnel visant à défier l’ordre international ». Dans deux communiqués séparés, les dirigeants des pays riches du G7 et ceux de l’Asean, réunis en ce moment à Phnom Penh en présence du ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, ont fait part de leur inquiétude et appelé à une désescalade des tensions. Jeudi matin, Taïwan précise son approche : « Le ministère de la défense nationale souligne qu’il respectera le principe de se préparer à la guerre sans chercher la guerre. » Le ministère a par ailleurs indiqué que l’armée taïwanaise avait tiré une fusée éclairante dans la nuit de mercredi à jeudi, pour éloigner un drone survolant l’île de Kinmen, petit territoire taïwanais qui se trouve à moins de 10 kilomètres des côtes chinoises.

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