La Chine entame la construction de sa station spatiale

Si depuis la fin de la station Mir, la question des stations en orbite n’avait qu’une seule réponse : l’ISS (la station spatiale internationale). Mais voilà que la Chine vient rebattre les cartes ce matin en envoyant ce qui sera le premier des quatre modules permanents de sa propre station spatiale.

La Chine vient en effet de réussir ce matin le lancement d’une Long March (CZ) 5B depuis sa base de Wenchang, avec à son bord Tianhe-1, le premier module de sa toute nouvelle station spatiale. Si le pays avait déjà brillé par ses vols non habités, notamment les missions lunaires Chang’e, dont la dernière, Chang’e 5, qui avait réussi l’exploit de faire un aller-retour éclair entre la Terre et la Lune, démontrant à ceux qui en doutaient encore, de la puissance de la CNSA, l’agence spatiale chinoise.

Loin d’être utopique comme ces collègues (ou ennemis selon les points de vues) de la NASA, l’agence chinoise reste malgré tout très ambitieuse. Si elle ne vise pas la Lune d’ici à 2024 comme le fait l’oncle Sam, elle garde notre satellite dans son viseur et compte bien y envoyer des hommes (et certainement des femmes) d’ici à la fin de la décennie. Dans ce développement accéléré, Pékin joue sur plusieurs tableaux, et tous les moyens sont donnés à l’agence chinoise pour qu’elle mène à bien sa mission.

Ainsi, comme expliqué plus haut, les missions Chang’e ont permis d’assurer la fiabilité des vols vers la Lune. Les sondes parties en direction de notre satellite ont pu faire des retours d’échantillons précieux dans la reconquête de cette dernière. Il a ainsi été rapporté qu’un atterrissage proche du Pole Sud pourrait être grandement bénéfique pour les astronautes, cette zone étant la plus propice pour abriter de l’eau.

Un développement humain en marge de l’ISS

Les barrières techniques tombant une à une devant les prouesses de la CNSA, l’agence chinoise devait maintenant entraîner les hommes et femmes qui prendront part à ce voyage de près d’un demi-million de kilomètres aller-retour, de Wenchang à la Lune.

Face à cette nouvelle difficulté, la CNSA a donc décidé de prendre le taureau par les cornes, et de construire sa propre station spatiale. Un projet qui peut sembler fou, quand on sait que sept pays collaborant pleinement ont eu bien du mal à construire l’ISS, mais la Chine est décidée, et l’empire du Milieu aura sa station.

Ce matin était donc le jour 1 de ce grand projet qui occupe une partie du CNSA depuis maintenant de nombreuses années. Posée sur la base de Wenchang, une fusée Long March 5B vient d’envoyer le premier module de cette station 100 % chinoise dans l’espace. Tianhe, qui signifie harmonie céleste en mandarin, vient de rejoindre l’orbite aujourd’hui même, un premier équipage devrait arriver le 10 juin prochain au sein de la nouvelle station chinoise.

Un projet vieux de dix ans

Mais la station nouvelle construite au-dessus de nos têtes par la Chine n’est pas une première à 100 %. En effet, l’empire du Milieu avait déjà envoyé dans l’espace deux prototypes de stations spatiales en 2011 et 2016, Tiangong 1 et 2. Ces deux modules uniques avaient été occupés par plusieurs équipages. Ils avaient notamment accueilli la première femme chinoise astronaute. Tiangong 1, la première station expérimentale de la CNSA avait été désorbitée en 2018, ce qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque.

Avec le lancement de ce matin, Tianhe a fait son arrivée sur l’orbite basse terrestre. La Chine se dote donc pour l’occasion de sa propre station. Il est prévu qu’elle vole pendant dix ans avant, qu’elle aussi soit désorbitée et qu’elle se consume dans les couches de notre atmosphère. D’ici là, de nombreux astronautes chinois, et peut-être étranger — la CNSA n’ayant pas totalement fermé la porte à une collaboration — pourront observer la Terre, vue d’en haut.

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