« La biodiversité est en péril, il y a urgence d’agir » : la France annonce une aide contre la marée noire à Maurice – Le Monde

Cette photo prise et fournie par Georges de La Tremoille de Mu Press montre une fuite de pétrole du « MV Wakashio », un vraquier qui s’est récemment échoué au large de la côte sud-est de Maurice, vendredi 7 août.

La France a envoyé, samedi 8 août, une assistance matérielle et humaine depuis La Réunion vers Maurice, en réponse à une demande d’aide du premier ministre mauricien à la suite de l’écoulement d’hydrocarbures d’un vraquier échoué.

« Nous déployons dès à présent des équipes et du matériel », a écrit sur Twitter le président français, Emmanuel Macron. « Lorsque la biodiversité est en péril, il y a urgence d’agir. La France est là. Aux côtés du peuple mauricien. »

Les autorités mauriciennes avaient annoncé, jeudi, que des hydrocarbures s’écoulaient d’un vraquier échoué sur un récif depuis la fin juillet sur la côte sud-est de l’île, laissant craindre une catastrophe écologique.

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« Dès samedi, un avion tactique de transport militaire transportant du matériel de lutte contre la pollution effectuera ainsi deux rotations à destination de Maurice. Un officier de liaison de la marine nationale et le correspondant de la lutte contre une pollution maritime par hydrocarbures (Polmar) de La Réunion seront également présents à bord, afin d’apporter leur expertise technique et opérationnelle aux autorités mauriciennes », a détaillé la préfecture de la zone de défense et de sécurité du sud de l’océan Indien dans un communiqué.

En outre, le bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer Champlain de la marine nationale appareillera, samedi, pour transporter du matériel complémentaire, « dont plusieurs types de récupérateurs ainsi que des barrages absorbants et hauturiers ». Ce dernier devrait aussi rejoindre rapidement Maurice.

« Les autorités françaises restent attentives à l’évolution de la situation et soutiendront le gouvernement mauricien, s’il en fait la demande », a ajouté la préfecture.

« Nous ne sommes pas suffisamment équipés »

Le ministère mauricien de l’environnement avait expliqué, dans un communiqué, avoir été informé, le 6 août, de l’existence d’une « fissure dans le navire MV Wakashio » et d’une « fuite d’hydrocarbures ». Il a demandé au public de ne pas s’aventurer sur les plages et dans les lagons alentour.

Une coulée noire s’échappant du vraquier échoué sur un récif depuis le 25 juillet pouvait être observée dès jeudi, alors qu’il a commencé à s’affaisser sur l’arrière et à prendre l’eau. Le bateau, appartenant à un armateur japonais mais battant pavillon panaméen, voyageait à vide mais transportait 200 tonnes de diesel et 3 800 tonnes d’huile lourde pour sa propre consommation, selon la presse locale. Son équipage a été évacué.

Il est échoué sur la pointe d’Esny, zone humide bénéficiant du label de protection Ramsar, comme le parc marin de Blue Bay, proche et lui aussi menacé. Ces deux sites ont été protégés par des systèmes antipollution, a précisé le ministère.

« Nous sommes dans une situation de crise environnementale », a reconnu le ministre de l’environnement, Kavy Ramano. « C’est la première fois que nous sommes confrontés à une catastrophe pareille et nous ne sommes pas suffisamment équipés pour traiter ce problème », a ajouté son homologue chargé de la pêche, Sudheer Maudhoo.

Selon les deux ministres, toutes les tentatives pour stabiliser le navire ont échoué en raison de mauvaises conditions en mer. Les efforts pour pomper les hydrocarbures se sont jusqu’ici révélés infructueux.

Les écologistes craignent que le bateau ne finisse par se briser, ce qui pourrait entraîner une fuite encore plus importante d’hydrocarbures et des dommages colossaux en mer et sur le littoral. Très prisée pour ses lagons et ses plages paradisiaques, l’île Maurice est un haut lieu du tourisme international.

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Le Monde avec AFP

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