La Banque Postale devient un partenaire technique du crédit conso

La Banque Postale craint de ne pas pouvoir atteindre l’un de ses objectifs : faire souscrire 50 % de ses clients à son offre de crédit à la consommation. L’établissement aux 11 millions de clients particuliers et 400 000 clients professionnels a encore deux ans pour le relever, mais vient d’avoir une autre idée. Plutôt que de chercher le B2C, leur nouveau défi sera d’attirer d’autres acteurs du marché.

Vendredi, la filiale de la Poste a annoncé l’ouverture d’une plateforme disposant de toute l’infrastructure pour pouvoir monter une offre de crédit à la consommation pour d’autres acteurs du marché. Généralement, les banques traditionnelles disposant d’une licence de crédit sont davantage à chercher des fintech pour la partie architecture, mais voilà que la Banque Postale a voulu renverser la tendance.

Un pas dans la fintech

Elle cherche donc à attirer des acteurs qui désirent « étoffer leur offre de services avec du crédit à la consommation ou de moderniser leur activité pour un coût marginal », expliquait Frank Oniga, le patron de la filiale spécialisée dans le crédit à la consommation à la Banque Postale, nommée LBP Consumer Finance. Les acteurs intéressés retrouveront tous les éléments numériques aujourd’hui indispensables pour monter une offre de crédit, notamment un programme pour le « scoring » (l’évaluation des risques liés à la solvabilité du client pour prévenir du non-remboursement).

Sur ce marché des partenaires techniques, la fintech française Younited Credit (ancien Prêt d’Union) connaît une forte attractivité. En France comme à l’étranger, son équipe travaille avec des néo-banques et banques en ligne depuis plus d’un an (à l’exemple de N26 et Fortuneo), après avoir commencé son activité en s’adressant aux clients directement.

Dans un entretien avec Presse-citron en juin dernier, son directeur Geoffroy Guigou nous expliquait qu’avec la crise sanitaire, leur branche B2B avait connu une forte croissance. “Il s’agit des banques, qui souhaitent proposer leur offre de crédit, notamment du côté des banques de détail qui souhaitent accélérer leur digitalisation”. La Banque Postale pourrait bien tenter d’aller profiter de cette même mouvance.

Mauvais timing

Difficile pour la banque d’annoncer un tel produit cette semaine. Le choix du calendrier arrive à deux jours d’intervalle de la publication du dernier numéro du Canard enchaîné, dans lequel il était révélé mercredi une erreur de gestion au sein de la banque ayant entraîné la suppression de 30 000 dossiers de clients liés à du crédit. L’erreur viendrait de son prestataire d’archivage, et les faits se seraient déroulés il y a un an.

Dans ce contexte, la banque a reconnu l’erreur, mais est restée très vague sur la question des conséquences. Selon elle, seulement 1 % de ces dossiers correspondrait à des cas de crédits impayés, et la Banque Postale rapportait que cette défaillance « n’aura aucun impact sur la protection des droits des clients ».

Autrement, l’actualité du moment pour la banque concerne une potentielle acquisition de Floa Bank. L’ancienne Banque Casino est en vente depuis fin 2020, et la Banque Postale serait en lice face à BNP Paribas et Santander. Le journal Les Echos rapportent que Frank Oniga aurait expliquait qu’il n’avait « jamais fermé la porte à ce type de démarche », alors que Banque Casino est un dossier à 3 millions de clients. Pour rappel, la Banque Postale possède déjà une offre de banque 100 % mobile, baptisée Ma French Bank.

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