JUSTICE. Perquisition chez LFI : l’heure du procès pour Mélenchon – DNA – Dernières Nouvelles d’Alsace

Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon et cinq de ses proches sont jugés ce jeudi et vendredi à Bobigny : ils comparaissent à 9h30 dans une salle normalement dédiée aux assises (compte tenu de l’intérêt suscité) pour la perquisition mouvementée qui les a visés le 16 octobre 2018.

Qui doit comparaître ?

Outre le député de Marseille et chef de file des “Insoumis” Jean-Luc Mélenchon, cinq élus ou militants de LFI seront jugés : les députés Alexis Corbière et Bastien Lachaud, le député européen Manuel Bompard, le conseiller d’État Bernard Pignerol, conseiller spécial de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que l’attachée de presse du parti, Muriel Rozenfeld.

En face, pas moins de 17 personnes se sont constitué parties civiles – principalement des policiers et magistrats, qui disent avoir été malmenés lors des perquisitions.

Pour quels motifs sont-ils jugés ?

La perquisition du 16 octobre 2018 avait vu une douzaine de militants insoumis mis en cause. Six ont finalement été poursuivis pour “actes d’intimidation contre l’autorité judiciaire, rébellion et provocation”.

Ce jour-là, après avoir été perquisitionné – dans le calme – à son domicile, Jean-Luc Mélenchon s’était opposé avec virulence à la perquisition menée au siège de sa formation politique : après avoir rameuté de nombreux proches et militants, il avait défoncé la porte de son propre local, gardé par des policiers, pour y entrer, en hurlant sur des policiers.

Peu après, il avait bousculé et poussé un magistrat du parquet et un policier qui avait tenté de s’interposer. Alexis Corbière en était, lui aussi, venu aux mains avec un policier. Le parquet de Paris avait aussitôt ouvert une enquête, avant de dépayser l’affaire à Bobigny “dans un souci d’impartialité”.

De lourdes peines encourues

Jean-Luc Mélenchon et ses coprévenus encourent un an de prison et 15 000 € d’amende, pour “outrage à magistrat et agent dépositaires de l’autorité publique dans le cadre de leur mission”.

Le triple si le juge retient la qualification de “violences” – même en l’absence de blessures. Mais surtout, ils risquent 10 ans de prison et 150 000 € d’amende pour les faits d’intimidation commis sur les magistrats ou policiers…

Pourquoi cette perquisition ?

Le siège de la France insoumise, celui du Parti de gauche, et les domiciles d’une douzaine de cadres ou militants de ces deux formations politiques ont été perquisitionnés ce 16 octobre 2018 dans le cadre de deux enquêtes préliminaires du parquet de Paris : l’une portant sur les comptes de la campagne présidentielle de 2017, l’autre sur les conditions d’emploi d’assistants d’eurodéputés de la France insoumise. Ces deux enquêtes ont depuis été confiées à un juge d’instruction.

Quelle défense ?

Les grandes lignes de la défense des prévenus sont connues : Jean-Luc Mélenchon écume les médias depuis plusieurs jours pour dénoncer “un procès politique” et d’une “justice aux ordres”.

Il a aussi publié un livre pour soutenir la thèse d’un “lawfare” – c’est-à-dire l’élimination par la justice des opposants au pouvoir. Dès le jour des faits, il avait dénoncé une “énorme opération de police politique” à son encontre.

Sur le plan purement judiciaire, “nous allons démontrer que les perquisitions sont non seulement inutiles et injustes, mais surtout gravement irrégulières, comportant de nombreuses fautes qui ont provoqué quatre minutes de tension sur deux heures de perquisition”, a déclaré Me Mathieu Davy, avocat de Mélenchon.

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