Joe Biden lance dans son fief du Delaware une campagne virtuelle, Covid-19 oblige – Le Monde

Joe Biden et Kamala Harris lors du lancement de leur campagne virtuelle à Wilmington, dans le Delaware, le 12 août.

Lorsque Joe Biden a passé la parole à sa future vice-présidente Kamala Harris, il n’y a pas eu d’embrassade, Covid 19-oblige. Il n’y a pas eu d’applaudissements non plus, faute de public. Ni de ballons ni de confetti pour emballer les foules. Et c’est timidement, un peu hésitante, que Mme Harris, d’habitude si combative, a commencé son discours. Ainsi a débuté, mercredi 12 août, dans le gymnase d’un lycée de Wilmington, une campagne présidentielle virtuelle, sans militants ni contacts physiques.

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Dehors, pourtant, quelque deux cents partisans démocrates, prudemment masqués, avaient fait le déplacement. Mais les organisateurs n’avaient pas placé de haut-parleurs en extérieur, tandis qu’un bruyant générateur fournissait l’électricité, quelques jours après le passage d’une tempête tropicale. Nul n’avait entendu la musique censée avoir chauffé le gymnase vide. Et nul ne savait vraiment si Joe Biden et Kamala Harris étaient présents : sans bain de foule ni serrages de main, certains croyaient les avoir aperçus, mais on n’en était pas sûr. C’est en constatant sur son iPhone que les discours venaient de débuter qu’on en eut le cœur net. Une averse dispersa la petite foule avant la fin de la cérémonie, et le cortège est reparti sans saluer.

Cérémonies numériques

Cette campagne présidentielle, faite de cérémonies numériques, ne ressemblera à aucune autre. Les selfies, les embrassades, les meetings, les visites de fermes, d’usines et de restaurants, font partie du monde d’avant. Ils sont réservés au site de campagne de Joe Biden et Kamala Harris, qui met en scène habilement les deux personnalités, avec des images de l’avant-coronavirus. Sans masque.

Pourtant, les militants étaient ravis d’avoir approché sans vraiment le voir l’enfant du pays, Joe Biden, élu pour la première fois sénateur du Delaware, un million d’habitants, en 1972.
Le ton est donné quand on arrive de Newark, débarquant à la gare de Wilmington, baptisée Joe Biden Jr depuis 2011. La petite ville, développée par des quakers, siège de la célèbre firme chimique DuPont et réhabilitée, croule sous la torpeur d’août. Pas âme qui vive, alors qu’elle sera dans la journée le centre de l’Amérique. On s’attendait à un meeting dans l’hôtel DuPont, où M. Biden déclara sa candidature au sénat en 1972. L’estimant sans doute trop cossu, trop bourgeois, l’équipe de campagne s’est rabattue sur le collège, réservant le lieu à une réunion virtuelle, dans la soirée par écrans interposés, avec de riches donateurs galvanisés par le choix de Kamala Harris.

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