Joe Biden engage une bataille contre les inégalités – Le Monde

Le président américain Joe Biden s’adresse au Congrès le 28 avril, entouré de Kamala Harris et Nancy Pelosi.

Lorsqu’il s’est avancé à la tribune pour prononcer son premier discours de président des Etats-Unis devant le Congrès, mercredi 28 avril, Joe Biden a pu saluer également pour la première fois de l’histoire du pays deux femmes installées en surplomb de son pupitre. Il a aussitôt reconnu l’importance de l’événement en lançant : « Il était temps ! » La vice-présidente Kamala Harris, par ailleurs présidente du Sénat, avait en effet pris place au côté de la speaker (présidente) de la Chambre, Nancy Pelosi.

Après la composition d’un gouvernement « à l’image des Etats-Unis » du fait d’une diversité également historique, cette image a constitué une première traduction puissante de la volonté de rupture exprimée au cours des premières semaines de la présidence du démocrate. « Après cent jours, je peux le dire au pays : l’Amérique va de nouveau de l’avant », a assuré Joe Biden d’un ton décidé et souvent résolument optimiste conservé pendant plus d’une heure. Son discours, prononcé devant un public restreint pour cause de pandémie, a confirmé cette volonté en affichant comme priorité la lutte contre les inégalités par le biais d’investissements massifs pilotés par un Etat fédéral conçu comme stratège.

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« Le plus grand succès logistique de l’histoire du pays »

Alors que l’épidémie de Covid-19 avait constitué pour son prédécesseur un obstacle contre lequel il n’avait cessé de se heurter, au point de lui coûter vraisemblablement sa réélection en novembre, Joe Biden s’est efforcé au contraire d’en faire le marqueur d’une présidence placée sous le double sceau de l’expertise scientifique et de l’efficacité de l’Etat. Il a voulu voir ainsi mercredi dans cette « crise » une « opportunité » et vanté « le plus grand succès logistique de l’histoire du pays » qu’a constitué selon lui la campagne de vaccination.

Elle explique en grande partie la réussite de son début de mandat, marqué par un taux d’approbation jamais atteint en quatre ans par Donald Trump. Entré en campagne en 2019 en promettant la restauration d’un ordre politique bouleversé par son prédécesseur, Joe Biden s’est mué en réformateur ambitieux sous la pression des crises sanitaire, économique et sociale qui ont marqué la campagne présidentielle. Rappelés devant les élus, l’épidémie, ses contrecoups économiques et les mouvements de protestation qui ont accompagné la mort tragique de George Floyd sous le genou d’un policier blanc à Minneapolis, en mai 2020, constituent le soubassement de projets d’investissements massifs dont le second volet exposé mercredi, après un premier consacré aux infrastructures dans une acceptation très large, vise l’éducation et la santé.

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