#JeTravailleChezMoi : les expats, confinés éloignés

#JeTravailleChezMoi : les expats, confinés éloignés

A quoi ressemble le confinement vu d’ailleurs ? Les travailleurs français expatriés font face à des situation similaires, mais la donne change selon les entreprises et les pays.

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Une question d’anticipation

En Irlande, où Marie travaille comme téléconseillère dans un call center, l’épidémie n’est pas au même niveau qu’en France et le confinement généralisé n’est pas à l’ordre du jour. Mais depuis l’annulation de la Saint-Patrick, la fermeture des pubs puis de tous les commerces non essentiels, les entreprises s’organisent pour faire travailler au maximum leurs salariés depuis leur domicile. « Dans un premier temps, des aménagements ont été mis en place dans l’espace de travail afin de mieux respecter les distances de sécurité entre les personnes. » Depuis quelques jours, le télétravail a été mis en place : « nous étions sur notre lieu de travail quand on nous a convoqué en réunion. On nous a dit de rentrer chez nous avec nos ordinateurs, on nous a commandé des taxis et nous sommes rentrés installer nos postes de travail ».

Au Royaume-Uni, le confinement général n’a été annoncé que cette semaine, mais déjà les entreprises britanniques se préparaient à cette éventualité : « je vis très bien mon adaptation au télétravail, la transition s’est bien passée. Nous étions prêts à être envoyés à la maison », explique Pauline, assistante de direction pour une agence de relations publiques dans le domaine de l’architecture et de l’immobilier à Londres. Un passage au télétravail anticipé, qui se révèle parfois positif : « au final, je suis plus productive et créative à la maison qu’au bureau car ici personne ne me parle. Les meetings sont plus difficiles. Même avec un appel vidéo c’est difficile de communiquer, de ressentir les émotions de chacun dans une discussion. C’est aussi compliqué de s’entendre quand un meeting est avec plus de trois personnes ». Pour travailler, Pauline explique avoir recours à Microsoft Remote Desktop, Slack, Teams, Planner, Zoom et Dropbox. « J’ai moi-même dû expliquer à beaucoup de mes collègues comment installer et utiliser certains logiciels ou certaines applications. Mais nous n’avons pas reçu de directives particulières de la part de la DSI. » Marie explique de son coté avoir eu des directives et l’assistance de sa direction, notamment pour la mise en place de son VPN.

« Microsoft n’est pas vraiment sur une organisation hyper centralisée »

Timothy travaille de son côté pour Microsoft à Seattle, en tant que développeur. Si l’ordre de « lockdown » au niveau fédéral n’a pas été mis en place, Microsoft a de son côté pris les devants : « on a reçu les premières communication sur le sujet du Covid-19 début février. Au début, les mesures consistaient à augmenter la fréquence de nettoyage au bureau, etc. Puis à partir du 3 mars, on nous a dit que tous ceux qui peuvent se le permettre pouvaient travailler de chez eux. Dans mon cas, j’étais avec le gros des troupes qui ont commencé le 3 mars ».

Un passage au télétravail généralisé qui a fait un peu souffrir l’infrastructure de Microsoft mais la situation s’améliore au fil du temps : « certains se plaignaient de lenteurs d’accès aux services au début. Cela a été corrigé depuis, mais on ne peut pas trop savoir d’où ça vient exactement ».

La direction n’a pas donné de directives particulières quant aux outils et aux process à mettre en place mais comme l’explique Timothy, c’est avant tout parce que le télétravail était déjà une pratique courante en temps normal : « il faut bien voir que Microsoft n’est pas vraiment sur une organisation hyper centralisée où tout le monde fonctionne de la même façon. Cela dépend de l’organisation de chaque équipe, chez nous (Timothy travaille pour une équipe placée dans la division Office, NDLR) on est assez relax sur le sujet : personne ne surveille où tu es et ce que tu fait, pas de processus formel à suivre, etc. Mais il est tout à fait possible que d’autres équipes aient un vrai système en place ».

Garder le contact

Une liberté appréciable, mais qui peut se révéler difficile à gérer : « d’un coup il n’y a plus aucune limite entre travail et vie privée. Tu te lèves, tu checkes des e-mails pro, des e-mails persos, tu te fais un petit déj en lisant des documents du boulot, tu vas jouer avec tes potes en gardant un œil sur Teams, tu vas faire les courses, et le soir arrivé tu travailles un peu, etc. Pareil le week-end, car – surtout avec le confinement – il n’y a aucune différence essentielle entre la semaine et le week-end. Le résultat c’est que si t’es comme moi et que t’as pas trop de discipline, tu te retrouves à stresser/culpabiliser quasi 24/7 ».

Chacun travaillant à son rythme, la désynchronisation des horaires de travail des employés pose parfois problème. Pour garder un peu de cohésion dans les équipes, certains rendez-vous ont été institutionnalisés : « on a un meeting “tea time” tous les deux à jours à 13h00, où les gens parlent de trucs variés, avec la caméra sur Teams », explique Timothy. L’équipe de Pauline, à Londres, a de son côté mis en place un rendez-vous hebdomadaire : « pour garder le contact avec les équipes, le vendredi a 17h00 nous faisons des pubs quiz / apéros / bingos en ligne tous ensemble ».

Ils télétravaillent, découvrez comment :

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