Jean-Michel Blanquer précise les contours d’une rentrée voulue comme « la plus normale possible » – Le Monde
Peut-on faire une rentrée normale dans des conditions reconnues de tous comme exceptionnelles ? Jean-Michel Blanquer a tenté, mercredi 26 août, lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée – sa quatrième au ministère de l’éducation – de cheminer sur cette ligne de crête. Un exercice compliqué, à six jours de la reprise pour les 12,8 millions d’élèves et les 866 500 enseignants dont il a la charge, et alors que l’école a été consacrée comme un secteur clé du confinement et du déconfinement.
« Je ne voudrais pas que cette année ne soit caractérisée que par la crise sanitaire et les enjeux de protection, a-t-il plaidé d’emblée. Notre école doit et va reprendre le 1er septembre. Nous maintenons le cap de nos réformes dans le double objectif d’élever le niveau général et de réduire les inégalités. »
Poursuite des dédoublements de classes dans les territoires relevant de l’éducation prioritaire, renforcement de l’enseignement des savoirs fondamentaux et des langues étrangères, parachèvement du nouveau lycée… Les chantiers de l’année scolaire 2020-2021 sont nombreux et le calendrier serré. Il doit aussi faire une place à la revalorisation et à la refonte de la formation des enseignants – autrement dit, aux problématiques de « RH », un acronyme qui résonne rue de Grenelle et doit donner le ton de cette deuxième partie du quinquennat.
Nouvelles garanties
Mais difficile, devant un parterre de journalistes masqués, d’ouvrir le champ des débats, quand la crainte d’une contamination en milieu scolaire agite la communauté éducative et que celle-ci appelle, depuis plusieurs jours, à renforcer les « barrières ».
M. Blanquer a donc dû, mercredi, donner de nouvelles garanties : le port du masque sera obligatoire, dès le 1er septembre, pour les élèves de plus de 11 ans – les collégiens et les lycéens – mais aussi pour « tous les adultes » y compris en maternelle, alors que ceux-ci étaient jusqu’à présent exemptés de cette obligation. Une surprise relative : l’inflexion avait été sous-entendue, le matin même, par le chef du gouvernement, Jean Castex, invité sur France Inter. Aucune restriction au port du masque ne pourra prévaloir, même si la distance est de plus d’un mètre entre le professeur et ses élèves.
Pas de quoi rendre totalement caduque le protocole sanitaire écrit et diffusé en juillet – avant le rebond épidémique. Un document que M. Blanquer a défendu devant la presse comme « simple et clair ». « Un des plus stricts d’Europe », selon lui, qui n’a « pas vocation à varier dans ses principes » et « permet d’avoir la rentrée la plus normale possible ».
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