
Jean-Luc Mélenchon « vraisemblablement » pas candidat aux législatives, Carole Delga cherche à fédérer les socialistes déçus de l’accord avec LFI : l’actualité politique du 6 mai – Le Monde
Le jour où… en 1995, Jacques Chirac était investi président de la République lors d’une journée pluvieuse
Dans ce direct consacré à la campagne électorale, nous évoquons chaque jour un moment marquant des dernières présidentielles à travers un article du Monde. Cette semaine, nous revenons sur les lendemains d’élection. Aujourd’hui… retour en mai 1995.
Il y a vingt-sept ans, la journée d’investiture de Jacques Chirac s’annonçait incertaine, entre pluie et soleil. Elle hésita, venteuse, puis fit le cadeau que l’on attendait d’elle, une accalmie d’après-midi, au moment où le successeur de François Mitterrand remonta les Champs-Elysées, debout dans la SM Citroën-Maserati de la présidence, seul, saluant la foule, accompagné par la garde républicaine à cheval et un détachement de motards en chevrons.
« Il pleuvait, au petit matin, lorsque Jacques Chirac est allé, à Colombey-les-deux-Eglises, déposer une gerbe sur la tombe du général de Gaulle. Il pleuvait, un peu plus tard, lorsque François Mitterrand, casquette et veste épaisse, arrivé à l’Elysée vers 9 heures, est allé faire un dernier tour de parc, passer en revue les canards et les rhododendrons », pouvait-on lire dans un article publié dans Le Monde daté du 19 mai 1995. « Il pleuvait encore lorsque les premiers invités à la cérémonie de passation des pouvoirs ont foulé, dès 10 heures, le tapis rouge installé dans la cour de l’Elysée », racontent les journalistes du service Politique d’alors dans cet article titré « Elysée, Etoile, Solferino ».
A 10 h 59, la pluie cessait de tomber. François Mitterrand apparaissait en haut du perron, flanqué du secrétaire général de l’Elysée, Hubert Védrine. Et Jacques Chirac faisait son entrée, en voiture, avec le nouveau secrétaire général, Dominique de Villepin. Le président Mitterrand et le président Chirac s’éclipsaient pour un entretien privé qui dura une heure, vingt minutes de plus que celui du 21 mai 1981 entre Valéry Giscard d’Estaing et François Mitterrand. De cette conversation, on ne connaît qu’un épisode, obligatoire, la transmission du code nucléaire. Le reste est secret d’Etat.
A midi, Jacques Chirac accompagnait François Mitterrand vers sa voiture qui quittait l’Elysée après deux septennats. Puis le nouveau président entrait dans la salle des fêtes, saluant, toujours un peu raide, de-ci de-là, avant que Roland Dumas, président du Conseil constitutionnel, ne proclame les résultats de l’élection présidentielle.
Samedi 7 mai 2022, Emmanuel Macron sera investi pour son second mandat. Le chef de l’Etat, réélu avec 58,54 % des voix face à Marine Le Pen, le 24 avril, souhaite privilégier la « sobriété », a fait savoir la présidence, et se contenter du minimum protocolaire pour cette cérémonie républicaine très codifiée, qui se déroulera en grande partie, comme il est d’usage, dans la salle des fêtes de l’Elysée.
